RENCONTRE AVEC MME PIRES BEAUNE, DEPUTEE DE LA DEUXIEME CIRCONSCRIPTION DU PUY-DE-DOME

Jeudi 26 avril à 10 heures, la Secrétaire Générale du Sgen-CFDT Auvergne et Marc M. ont rencontré M. Baldy, attaché parlementaire de Mme la députée Pires Beaune pour présenter les revendications du Sgen-CFDT pour l'Education Nationale et plus largement de l'UFFA-CFDT pour les fonctionnaires.

Accompagnés de camarades de la fonction publique territoriale, nous avons rencontré M. Baldy, attaché parlementaire de Mme la députée Pires Beaune pour faire reconnaître les revendications de la CFDT après la mobilisation des fonctionnaires du 22 mars et avant celle attendue le 22 mai.

Les réformes engagées ou annoncées par le gouvernement ne vont pas dans le bon sens pour la CFDT , et ce pour plusieurs raisons  :

Concernant le projet de Réforme Des Fonctions Publiques Action Publique 2022 : la CFDT est attachée au dialogue social. Elle ne veut pas la fusion des instances représentatives et veut acter le fait que le CT est une instance qui devrait être plus que consultative. Les OS devraient pouvoir en cas de vote contre les propositions de l’administration, proposer un nouveau projet, un nouveau texte, et ne pas attendre que l’administration le fasse. Les représentants des personnels devraient pouvoir montrer leur potentiel de négociation, de réflexion collective et montrer qu’avec les contraintes imparties, ils peuvent arriver à un dialogue, à un consensus.

La culture du dialogue social n’est pas assez présent dans la Fonction Publique, encore trop verticale. C’est un véritable changement de culture à opérer.

De même le dialogue de proximité est balbutiant alors que certaines propositions que nous faisons sont peu coûteuses en moyens humains ou budgétaires (exemple  groupe de travail sur la simplification des tâches des directeurs d’école). Cela pourrait redonner confiance aux agents dans leur administration qui aurait entendu leurs remontées et également montrer que les OS obtiennent des changements pour améliorer les conditions de travail des agents.

Les agents sont attachés à leur mission, l’accomplissent du mieux qu’ils peuvent avec l’envie de créer plus de cohésion sociale, mais à quel prix… Les agents publics sont des richesses !

 

Dans ce projet Action Publique 2022, le Sgen-CFDT a souhaité rappeler son regret de report d’un an du PPCR, de l’agenda social en général (discussions sur les rémunérations, l’égalité professionnelle, la protection sociale complémentaire). Nous avons expliqué que les enseignants (au même titre que tous les fonctionnaires travaillant avec de l’humain) ne peuvent pas être évalués au « mérite » : comment reconnaître la qualité du travail en équipe, ou au contraire son impossibilité ? Recherche-t-on la coopération ou division des personnels entre eux ?  Comment tenir compte de l’hétérogénéité des missions, des postes et des situations ?

Nous avons réitéré notre rejet du recours aux contractuels, peu formés, précaires, son regret de l’abandon de la loi Sauvadet cette année, même si pas complètement satisfaisante. Ce recours aux contractuels pose différents soucis également en terme de mutation, de référentiels de compétences (sont-ils identiques aux titulaires ? )….Il montre en tous cas, que certaines missions doivent être reconnues et pérennisées, qu’une réflexion doit s’engager sur la mobilité professionnelle et sécurisation des parcours des agents entre administrations mais également vers le privé (seconde carrière, réelle mise en place du CPF…) mais également sur la mobilité géographique (mouvement bloqué, personnels à nouveaux profils ayant fait des études longues, ayant déjà une vie privée construite, attractivité de certains territoires).

Nous avons également rappelé que le discours du ministre Darmanin transformant l’indemnité de départ volontaire en plan de départ volontaire constitue une provocation inacceptable.

Nous avons également abordé la réforme du lycée que nous trouvons pas assez systémique, pas assez formatrice pour les jeunes : finalement cela revient à garder plus ou moins les séries existantes. Pourquoi les Lycées Technologiques et Professionnels n’ont pas été également réformé dans le même temps ? Nous avons alerté la Député sur les craintes des personnels quant à la mise en place de Parcoursup : réels moyens pour les personnels des universités et écoles d’étudier les lettres de motivation et mettre en place les formations demandées en face ?, recours des familles aux officines privées pour les écrire, car les professeurs principaux, même dédoublés et avec toute la volonté du monde, se voient des tâches annexes rajoutées…

Nous avons exprimé notre opposition totale aux  suppressions des CIO et DRONISEP  : quel avenir pour les personnels ? et les missions ? Où les adultes pourront-ils trouver des informations sur leur orientation dans le cadre de la formation tout au long de la vie ?

Ensuite nous avons évoqué les difficultés croissantes de l’école inclusive : manque de moyens humains (ASEH formés, à temps plein sur des emplois pérennes) et matériels (temps pour les concertations des équipes pluridisciplinaires, réflexions pédagogiques..). Que faire des souffrances des personnels attachés à leurs missions mais ne pouvant pas y répondre de manière satisfaisante ?  : manque de temps pour élaborer les stratégies pédagogiques, peu de formations, discours différents entre professionnels, trop de délai, trop d’administratif….Manque de disponibilité des Conseillers Pédagogiques et des IEN, eux aussi submergés par les tâches multiples.

 

 

 

Les enseignants et les autres personnels de l’EN recherchent une reconnaissance humaine et financière car ils sont attachés à leurs missions mais sont épuisés des réformes successives qui s’enchaînent sans réelle évaluation. Cela leur demande beaucoup d’énergie, de temps et perdent parfois pied. Les personnels ont besoin d’un temps long permettant d’avoir une vision plus globale et concertée.

Nous avons apporté des témoignages réels du terrain : professeur victime de harcèlement, documentaliste en burn-out suite au retrait d’un emploi aidé, professeur  essayant dans un collège d’intégrer au mieux des élèves d’ULIS, Professeur des Ecoles pris entre différents avis pour mettre en place un parcours personnalisé, Professeur des Ecoles ne pouvant muter… Loin des clichés et des raccourcis, ces témoignages illustrent clairement la difficulté d’exercice de nos métiers.

Enfin, nous avons offert à M. Baldy L‘Autre Trésor Public, un recueil de témoignages de fonctionnaires sur leurs conditions de travail.

Nous espérons que Mme La Députée portera ces réalités de terrain dans le cadre des prochains débats à l’Assemblée nationale sur l’avenir de la fonction publique.