Bien sûr qu’ils ont changé !

Rentrée 2019 : Ministre, Recteur, Président nous répètent qu'ils ont changé. Qu'en pense le Sgen Auvergne ?

Notre ministre a-t-il changé ?

De stylos rouge en grève du bac, du # pasdevague au devoir de réserve, sans oublier le projet de rattachement des écoles aux collèges, c’est peu dire que nous avons vécu une année 2018-2019 tumultueuse. Désormais M. Blanquer s’applique à déminer les bombes dispersées sur le champ éducatif. Vrai changement ou vaine pantomime ? Nous verrons, et nous le jugerons sur ses actes.

 

Notre recteur a-t-il changé ?

Après un passage de 17 mois, notre jeune et fringant recteur a été choisi en haut-lieu pour vérifier si  les professeurs de l’académie de Toulouse sont enthousiastes face aux réformes. Quelle belle promotion ! M. Delaunay parti, M. Benmiloud a pris son poste : notre recteur a donc changé…  Pas si sûr. Car le véritable centre de décisions est désormais à Lyon. Et les collègues administratifs du rectorat et des inspections académiques ont un besoin urgent d’avoir des perspectives claires sur leur avenir.

 

Notre président a-t-il changé ?

Ecoute, dialogue, débat, horizontalité, respect des corps intermédiaires… La rentrée de M. Macron est riche en bonnes résolutions. Mais qu’en restera-t-il au moment de prendre des décisions ? Nous ne le savons pas et refusons de caler notre action syndicale au rythme fou de l’info en continu.

 

Et pourtant ils ont changé !

Le véritable changement s’impose à nous, chaque jour dans nos classes. Ils sont nés au XXIe siècle. Elles sont nées dans les images et les réseaux. Moins à l’aise avec l’orthographe et le papier, nos élèves ne connaissent pas, ou connaissent moins,  des repères culturels qui, une ou deux générations plus tôt, imprégnaient la société française.

Ni seulement bon, ni seulement mauvais, le changement s’immisce de mille façons dans nos classes. A nous la mission de transmettre des savoirs et des valeurs, avec courage, avec lucidité, sans céder à la tentation d’idéaliser l’Ecole d’autrefois, au temps des écoles ménagères et des coups de règle sur les doigts. Quitte à consacrer une bonne partie des vacances d’été à changer nos cours, et pas seulement au lycée, à renouveler et actualiser inlassablement nos activités pédagogiques au bénéfice des élèves.

Au Sgen-CFDT nous n’avons pas peur du changement ; mais nous savons aussi qu’un changement n’est pas par nature positif. Et lancer une réforme ne signifie pas qu’on apporte le progrès. Les personnels sont fatigués, voire épuisés par les réformes incessantes que les ministres successifs leur imposent, sans leur laisser le temps de s’emparer des aspects positifs. De plus, certaines réformes sont clairement régressives : promulguée cet été, la loi Dussopt de transformation de la fonction publique en offre un triste exemple avec un dialogue social rétréci et des contractuels plus nombreux.

Au seuil de cette nouvelle année scolaire, notre objectif professionnel reste inchangé : porter chaque élève au plus haut, lui ouvrir des horizons plus vastes et lumineux que ceux assignés par sa famille ou la société de consommation, lui donner les moyens de vivre autonome en société. Notre objectif syndical reste lui aussi inchangé : concilier l’amélioration du système éducatif avec l’amélioration des conditions de travail de toutes les catégories des personnels.