A l'occasion du comité de suivi de la réforme, le Sgen-CFDT a fait des propositions pour anticiper la période des épreuves de spécialité de mars 2022.
Le mois de juin dernier a permis de constater de gros dysfonctionnements dans l’organisation du baccalauréat général et technologique : confusion dans les convocations au grand oral, buggs dans l’utilisation des outils de numérisation, erreurs dans distribution des copies…
Pour limiter ces problèmes en mars prochain, le Sgen-CFDT a fait des propositions au comité de suivi de la réforme pour :
- sécuriser les correcteurs,
- sécuriser les élèves et leurs familles
- sécuriser les établissements
- sécuriser les personnels en charge de l’organisation et la passation du baccalauréat (dans les établissements et dans les rectorats)
Les difficultés sont multiples et les leviers d’action pour anticiper ces difficultés doivent être identifiés et coordonnés, car de multiples niveaux sont concernés. Le Sgen-CFDT a d’ailleurs alerté le ministre depuis plusieurs semaines
Sécuriser les correcteurs :
Il est urgent de donner des informations précises aux correcteurs. Le Sgen-CFDT revendique :
- une semaine de correction entièrement déchargée de cours, puis 2 semaines de correction supplémentaires pour pouvoir finaliser sereinement ce travail de correction, et pallier les éventuels bugs d’adressage des copies ;
- un nombre de copies raisonnable (35 copies) par correcteur : pour cela le nombre de correcteurs doit être suffisant ;
- des commissions de corrections et d’explicitation des barèmes par épreuve, si possible en présentiel, avec les inspecteurs. Cela permettra y compris aux professeurs de spécialité n’enseignant pas en Terminale de pouvoir corriger de manière efficiente et facilitée ;
- une rémunération transparente et non forfaitaire à la copie (5€).
Sécuriser les élèves (et leurs familles) :
Les élèves sont particulièrement inquiets et fragilisés par un an et demi de crise sanitaire. Il est nécessaire d’obtenir rapidement :
- la mise en place d’aménagements des sujets (choix entre plusieurs sujets et niveaux d’attendus raisonnables) pour tenir compte des parcours heurtés par la situation sanitaire ;
- une explicitation anticipée des règles administratives de ces épreuves (convocations, rattrapages, adaptations, date de publication des résultats, prise en compte dans Parcoursup…) ;
- l’assurance que les lycées seront uniquement ouverts aux candidats pour la passation de leurs épreuves.
Sécuriser les établissements
Pour permettre une ambiance sereine au moment des épreuves, il est aussi nécessaire d’anticiper les modalités de l’organisation de cette période. Cette discussion collective, à valider en CA relève de l’autonomie des établissements :
- AVANT les épreuves, en réfléchissant par exemple à la possibilité offerte aux élèves de terminale de réviser en ateliers disciplinaires, au CDI, voire chez eux.
- APRES les épreuves, en décidant d’une organisation efficace pour tous les élèves (stages découvertes en immersion, ateliers de consolidations, …) alors que certains enseignants seront pris par les corrections.
Sécuriser les personnels en charge des procédures du baccalauréat
Les épreuves de spécialité sont une énorme machine à mettre en place, avec de multiples services concernés selon des calendriers et des modalités inédites encore. Il est donc indispensable de permettre aux personnels des lycées et des rectorats de réaliser leurs missions dans de bonnes conditions :
- par des formations adaptées aux outils numériques et informatiques ;
- par l’information très en amont des procédures ( modalités, hotlines, responsables…) ;
- par des organisations de travail co-construites ;
- par une enveloppe indemnitaire qui prenne en compte les charges de travail induites.
- par un calendrier des charges de travail à anticiper
- par des personnels en nombre suffisant pour assurer les missions
Pour le Sgen-CFDT la résilience du système éducatif est fragile. Entre crise sanitaire et réformes mal accompagnées, le risque est grand dès mars prochain de mettre les personnels en grande difficulté et de perturber une année supplémentaire les élèves et leurs familles.
N’attendons pas le crash, anticipons !