Universités : le Sgen-CFDT demande l’ouverture d’une concertation sur un plan de recrutement et des mesures financières d’urgence

Communiqué de presse n° 20 du 7 décembre 2020

Le Sgen-CFDT se réjouit des annonces du Premier ministre sur la réouverture partielle en présentiel des universités dès le début du mois de janvier et demande l’ouverture rapide d’une concertation sur un plan de recrutement d’urgence et sur les compensations financières liées à la crise sanitaire.

Les difficultés rencontrées par de nombreux étudiants ont poussé notre organisation à demander , dès le 26 novembre, une réouverture partielle en présentiel dès le début du second semestre. Malgré les efforts déployés par les établissements pour accompagner au mieux les étudiants y compris socialement et l’investissement important de l’ensemble des agents de l’enseignement supérieur, les décrochages se multiplient. Il était donc urgent d’agir.

Mais le Sgen-CFDT est une organisation responsable et consciente que la situation sanitaire ne sera pas encore sûre en janvier . Une troisième vague n’est pas à exclure. C’est pourquoi le Sgen-CFDT plaide pour une reprise partielle, progressive et mesurée. Il demande avant tout que les décisions soient collégiales et organisées par territoire, selon la situation sanitaire, avec l’appui des Agences Régionales de Santé et l’avis des instances des universités, en particulier avec les mandatés des CHSCT et les élus étudiants. C’est cette collégialité qui permettra de prendre les bonnes décisions sur les conditions de la reprise : la jauge de présentiel, les publics étudiants prioritaires pour le présentiel, le type d’enseignement à prioriser (TD plutôt qu’amphi …) … etc.

Les personnels et les étudiants doivent être informés le plus tôt possible de la date de la reprise en présentiel et de ses modalités précises. Ils doivent avoir le temps d’anticiper, d’organiser formation par formation, département par département, site par site, les modalités d’une reprise respectueuse des exigences sanitaires, des conditions de travail des agents déjà fortement éprouvés et d’un accueil sûr des étudiants. Trop souvent au cours des mois écoulés, des décisions ont été prises sans concertation des représentants des personnels et des étudiants avec l’urgence comme excuse). Celle-ci ne sera pas entendable dans les jours et les semaines à venir. En effet, tant au niveau ministériel que dans chaque établissement, nous disposons, d’ici mi-janvier, du temps nécessaire pour que la reprise soit à la hauteur de l’enjeu : assurer un niveau de propagation du virus le plus bas possible afin que la reprise en présentiel dans les universités, si indispensable, soit durable.

D’autre part, pour limiter les décrochages, il faut impérativement travailler en proximité avec les étudiants concernés. Cela nécessite un plan de recrutement en urgence pour améliorer le taux d’encadrement qui n’a cessé de se dégrader depuis dix ans, creusant un peu plus l’écart avec les CPGE. Les universités ont perdu de nombreux postes, alors que le nombre d’étudiants est, lui, constamment en hausse. Elles ne pourront donc répondre à l’enjeu de l’accompagnement sans personnels supplémentaires. Enfin, les dépenses et la perte de recettes engendrées par la crise sanitaire pèsent lourdement sur les budgets des établissements. L’État doit donc annoncer rapidement des mesures d’accompagnement, comme il le fait légitimement pour les entreprises. Le Sgen-CFDT demande qu’une concertation avec tous les acteurs de l’ESR s’ouvre rapidement sur ces deux sujets : plan de recrutement, compensations financières liées à la crise.

Communiqué de presse du 7 décembre