Scolarisation des enfants de migrants et politique migratoire

La scolarisation des enfants de migrants est liée à la politique migratoire en vigueur dans notre pays. Quelle que soit sa situation administrative, la scolarisation d'un·e enfant de 6 à 16 ans est un devoir. Il est urgent de développer l'accueil et l'accompagnement des élèves et des personnels.

Scolarisation des enfants de migrants et politique migratoire

Politique migratoire en France et en Europe

L’échec relatif de la politique de contrôle des flux migratoires ne peut s’étudier sans prendre en compte les directives européennes (normes minimales d’accueil, procédure Dublin). Ainsi, à l’heure de la présentation du projet de loi gouvernemental sur l’asile et l’immigration, celui-ci est très controversé. Le débat public, nourri par les images télévisuelles, est alimenté par des positions extrêmes. Une clarification de la situation migratoire française est donc indispensable.

La réalité migratoire en France est un phénomène en constante évolution depuis des siècles…

Elle interroge les positionnements politiques sur les principes du droit d’asile. La régulation des flux migratoires doit d’abord s’effectuer au niveau européen, en respectant le droit fondamental de toute personne menacée dans son pays d’origine à demander asile. La redéfinition de la politique migratoire européenne doit ainsi tenir compte des coopérations internationales.

En 2017, l’OFPRA, Office français de protection des réfugiés et apatrides, a enregistré plus de 100 000 demandes d’asile (près de 200 000 en Allemagne). On opère aujourd’hui une distinction entre réfugiés devant être accueillis, et « migrants économiques » devant être renvoyés. Les moyens renforcés de l’OFPRA rappellent que le droit d’asile relève de considérations spécifiques. Ils visent aussi à renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière.

Des acteurs incontournables

Les syndicats sont des acteurs incontournables de l’intégration des migrants. Ainsi, la position CFDT rappelle les principes qui doivent guider les politiques françaises d’immigration dans le respect des droits humains.  Chaque situation doit être étudiée au regard des droits circonstanciés : droit d’asile, regroupement familial, études… L’insuffisance des moyens alloués aux préfectures, le manque de coopération, de cohérence globale entre administration et associations, sont autant de freins à une politique migratoire digne, explicite et réaliste.

Scolarisation des enfants de migrants

La scolarisation est un devoir de 6 à 16 ans, quelle que soit la situation administrative des enfants.

Plus de 50.000 élèves venus d’autres pays sont scolarisés en école primaire, en collège ou en lycée, général ou professionnel. Les Casnav, Centres académiques pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés, reçoivent les jeunes et évaluent leur niveau. Si leur niveau de français est bon, ils vont en classe ordinaire, sinon ils intègrent une UPE2A, Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants. Il existe des UPE2A premier et second degré dans toutes les académies, cependant il existe une très grande hétérogénéité des pratiques.

Les élèves allophones intègrent majoritairement une UPE2A (75 %), un sur cinq se retrouve dans une classe ordinaire. Ils doivent tous bénéficier d’un soutien linguistique. Pourtant, le manque de places dans les dispositifs, le manque d’accompagnement des collègues en classe ordinaire, sont criants. C’est particulièrement prégnant pour les plus de 16 ans non scolarisés antérieurement. Si certaines académies font preuve d’initiatives telles le recours aux missions de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS)  qui inventent des solutions avec des partenaires associatifs, la plupart des jeunes ne sont pas scolarisés.
Pour le Sgen-CFDT, il est urgent de développer l’accueil et l’accompagnement tant des élèves que des personnels.
Trop souvent les enseignants se retrouvent seuls face à des situations complexes.
Pour le Sgen-CFDT, il faut :
  • augmenter les moyens en postes « Français Langue Étrangère » (FLE),
  • reconnaitre le travail spécifique que représente  la coordination des emplois du temps modulables pour l’accueil des élèves dans le cadre des cours ordinaires,
  • que des places soient réservées pour les décloisonnements : quand l’élève allophone devient le 31ème ou le 32ème de la classe, cela ne favorise pas l’inclusion !
Dans le cadre de l’école inclusive, la scolarisation de tous les élèves doit être une priorité nationale.  Elle ne peut cependant dépendre de la seule volonté de certains personnels.
 
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