Retraites : Dites-moi combien je vais perdre !

Des prévisions alarmantes circulent. Les pensions des enseignants seraient saignées de 30, 40 ou 50 % ! Vrai ou faux ?

Sans réforme : des pensions qui vont baisser

Partons de la pension moyenne des professeurs partis en 2017 : 2600 € (avec de très gros écarts) ; il s’agit de la génération née en 1955, avec un début de carrière moyenne à  21 ans. Pour les générations suivantes, avec des profils d’enseignants plutôt licence master DEA, et un allongement déjà voté à 43 ans de cotisation, il y aura un décalage de 3 à 4 ans pour avoir une retraite à taux complet. Le départ sera bien possible à 62 ans mais avec une décote de 5 % par an donc une pension nettement inférieure à 2600 €. Conclusion :

Même avec un maintien du régime actuel, la baisse de la retraite moyenne des enseignants est programmée.

Prenons un exemple pour un collègue né en 1977 (actuellement en milieu de carrière).

Sans réforme Delevoye-Macron, il pourra partir à 62 ans en 2039. 172 trimestres seront demandés pour un taux à 75 % .

Ce professeur a commencé à travailler à 24 ans en 2001. En 2039, il aura seulement 38 ans de carrière (152 trimestres). Décote de 20 %. Même basée sur les 6 derniers mois, sa pension sera incomplète et probablement inférieure au montant moyen de 2018. Sauf s’il choisit d’aller à 66 ans pour ne plus avoir de décote.

Avec la réforme : des interrogations légitimes

Avec une réforme Delevoye-Macron, il pourrait partir à 62 ans non en 2039. Avec quel montant de pension ? Combien de points aurait-il acquis ? Quelle serait la valeur du point ? Personne ne connaît encore la valeur du point et les conditions de transition d’un système à un autre.

Néanmoins, sans revalorisation conséquente, la baisse des retraites dans l’Éducation Nationale est clairement programmée (prise en compte de l’ensemble de la carrière et plus des 6 derniers mois).

La valeur du point et son évolution seront évidemment déterminantes dans le pilotage du système.

La CFDT revendique par conséquent que le point soit indexé sur les salaires des salariés du privé, et que le système soit piloté de façon paritaire par les syndicats et le ministère.

Pour aller plus loin sur les retraites et connaître nos revendications, consulter notre dossier complet.