Retour à la semaine de 4 jours : inacceptable pour les IEN du Sgen-CFDT

Le retour à la semaine de 4 jours nous ramène en 2008. Le débat sur l'intérêt de l'enfant a eu lieu et avait donné lieu à un accord. Le ministre s'en est affranchi en invoquant la liberté. Inacceptable pour les rythmes de l'enfant et pour les IEN du Sgen-CFDT.

Pascal Landragin IEN rythmes semaine de quatre joursPascal Landragin est IEN de la circonscription d’Uckange, à Thionville, dans le département de la Moselle. Il revient sur cette possibilité offerte aux communes de revenir à la semaine de 4 jours et aux conséquences sur les rythmes de l’enfant.

Du point de vue de l’élève et de l’enseignant

Le retour de la semaine de 4 jours nous ramène à la situation de 2008 avec le funeste record du plus bas nombre de jours d’école par an de l’ensemble des pays de l’OCDE (144 jours contre 187 jours en moyenne).

Record du nombre de jours d’école pour les écoliers français

Nos enfants subiront ainsi des journées plus longues et plus chargées que la plupart des autres élèves dans le monde. Cette organisation des rythmes scolaires est inadaptée et préjudiciable aux apprentissages.On contourne la complexité systémique par le simplisme du renoncement avec une densification de la charge de travail de l’enseignant sur la journée, préjudiciable  l’efficience du geste pédagogique et génératrice de mal être.

 

Du point de vue de l’enfant

Ce retour à la semaine de 4 jours ouvre sur des perspectives aléatoires et inégalitaires sur les offres de prise en charge des enfants sur les temps périscolaires et extrascolaires. On revient à un système qui limite l’accès à la culture des enfants socialement les plus fragiles.

Du point de vue des inspecteurs et des partenaires

La mise en place de cette mesure s’est faite en contournant l’expertise des inspecteurs ce qui à terme conforte la dérive de municipalisation de l’École. La mesure renforce la stratégie des organisations syndicales les plus corporatistes qui vise la suppression des APC en mettant en avant l’allongement de la durée de la journée.

Une mesure contre l’avis de l’académie de médecine

L’académie de médecine s’est engagée pour la semaine de 4 jours et demi.

Alors que se construisaient des synergies autour des temps de l’enfant, cette mesure unilatérale est un mépris du travail partenarial engagé par les acteurs (dont les inspecteurs) sur le terrain et des investissements faits par les partenaires tant sur les plans humains que matériels.

En ouvrant la boite de Pandore, le ministre a-t-il pris la mesure de l’ampleur de la régression qu’il engageait ?

Le ministre déclarait au mois de juin que très peu de communes reviendraient à la semaine de 4 jours. Déclaration imprudente, un tiers environ des écoles de France métropolitaine sont revenues à la semaine de 4 jours.