Point Convention Ruralité Allier

La convention ruralité arrive à terme le 15 novembre 2018. Elle a permis au département de ne pas perdre de postes mais aussi de s'engager à une autre répartition des élèves sur le territoire, à d'autres regroupements, ou répartitions de l'offre scolaire.

Chaque année l’Allier perd 350 élèves en primaire : baisse démographique, manque d’attractivité économique….

Une convention a été proposée il y a trois ans afin de stopper les pertes de postes en échange de réflexion sur le maillage scolaire (sinon cela aurait été une perte de 90 postes sur les 3 ans). Un temps de bilan est donc nécessaire : présence de Mme La Préfète, Mr Le Président du Conseil Départemental, Mr le Président des Maires de l’Allier, M Le Président des Maires Ruraux de L’Allier, M Alain Duran Sénateur en charge d’une mission Convention par l’EN, Mr Le DASEN, M Rieutort directeur de l’Institut d’Auvergne du développement des territoires, OS, FCPE.

La réflexion a été menée en collaboration avec toutes les structures d’accueil et ayant une offre éducative (crèches, accueil périscolaire, assistante maternelle….).

Les échéances électorales peuvent rebuter certains maires ou députés à rentrer dans la démarche.
Les 35 collèges de 100-110 élèves ne seront pas remis en cause. M Le Sénateur explique qu’il est mieux de vouloir agir et proposer que de subir, privilégier la qualité et réfléchir.

Quelques chiffres : 73% des communes ont une école, 89 % sont en zone rurale, 46% des élèves de primaire sont en zone rurale, 65% des maternelles sont en école rurale 53 RPI sur 346 écoles.

Peu de changements pendant la durée de la convention : 2 RPI remodelés, 2 écoles éloignées en réseaux, 2 projets Ecole numérique innovant en ruralité subventionnées, 1 en cours, 6 dispositifs d’accueil de moins de trois ans.

Un avenant à la convention est en préparation avec comme ajouts : innovation 1er Degré, continuum des parcours sur le territoire, entrée des collèges dans la convention, annexes locales à intégrer avec des engagements à signer pour faire évoluer les structures scolaires.

M Le Sénateur témoigne de l’engagement des Maires de son territoire et des IEN pour conserver et améliorer les réseaux et l’offre de proximité.

Les IEN de l’Allier ont été à la rencontre des élus et des parents , et parfois des enseignants. Souvent les parents sont des néo-ruraux et connaissent peu l’école rurale et ont des a priori.

 

M Rieutort à la demande de Mme Le Recteur a réalisé une recherche sur les écoles dans la ruralité sur notre territoire (statistiques, cartes….) Des écoles en 2014 ont aussi bien fermé en ville qu’à la campagne, quelques petites évolutions à la marge depuis la convention : un tout petit peu plus de remplaçant, 5 écoles ont fermé dans l’Allier, emplacement des ULIS a bougé, quelques formations en plus. De nouvelles pratiques ont été mises à jour : co construction, un peu plus de confiance, nouvelles méthodes de travail, rentrer dans une vision à plus long terme que l’échéance de la carte scolaire. Les attitudes des élus ont été contrastées, les méthodologies pour entrer dans la convention diverses, l’intérêt pour une approche par bassin a été décelée, émergence d’innovations organisationnelles et /ou pédagogiques même s’il faut mieux les recenser, cela a permis de formaliser les fonctionnements collectifs.

La convention a eu peu d’effets en regard des écueils suivants : gouvernance locale, contraintes géographiques, facteurs sociaux économiques.

 

RESTRUCTURATION

Les préconisations seront les suivantes : adapter la convention aux territoires et à diverses échelles (intercommunalité pas toujours pertinent), sur le moyen voire long terme, appui de médiateurs, prendre en compte les attentes de chacun, permettre la progressivité des modalités de regroupements avec des traces écrites, veiller aux refus ou octroi de dérogation. La parole des enseignants n’a pas été assez prise en compte.

Les enseignants ont besoin  d’accompagnement pour assurer la prise en compte du temps passé à la réflexion, ils veulent participer avec leur regard pédagogique.

Il faut conforter le lien école/collège en termes de parcours des élèves et projets pédagogiques, mieux caractériser les territoires scolaires, l’offre de transport, adapter la forme scolaire aux lieux, penser au transport des élèves de leur âge, aux conditions d’exercice des enseignants, travailler en maillage sur des thématiques, ouvrir les écoles à d’autres missions, se concerter, ne pas oublier les facteurs sociaux.

Le Sgen-CFDT s’est exprimé sur la nécessaire réflexion qui ne conduira pas forcément à des concentrations contrairement à ce que pense la FSU mais bien à une adaptation en fonction des territoires, pour à la fois améliorer les conditions de travail des enseignants avec un travail d’équipe favorisé, l’accès à une école de qualité et de proximité pour les élèves avec des mutualisations de moyens et de pratiques.

Nous sommes en forte attente, connaissant les difficultés sociales dans notre département mais aussi de remplacement.