Plan mercredi : le retour des projets éducatifs de territoire ?

Après les annonces du "plan mercredi" par Jean-Michel Blanquer, Laura Flessel et Françoise Nyssen, le Sgen-CFDT revient sur la politique du gouvernement concernant les temps éducatifs des enfants depuis le printemps 2017.

rythmes scolaires PEDT et plan mercredi

Depuis un an et le début des discussions avec le ministère de l’Éducation nationale sur les possibilités de retour à la semaine de quatre jours, le Sgen-CFDT demande que le mercredi soit inclus dans les projets éducatifs de territoire (PEDT), qu’il y ait ou non classe le matin. Nous avions ainsi demandé que la réécriture des PEDT soit obligatoire pour passer à la semaine de 4 jours. Notre proposition a été rejetée à l’été 2017. Le ministère articule enfin les dispositifs. Que de temps perdu et de démotivation pour un grand nombre d’acteurs et actrices des temps éducatifs !

Malheureusement, comme il en a l’habitude, le gouvernement n’a travaillé à l’élaboration du plan mercredi qu’avec les financeurs et les employeurs, et jamais avec les représentant·es des personnels qui travaillent à la mise en œuvre des politiques publiques. Une fois encore, la méthode empêche de bénéficier de toutes les expertises dans l’instruction d’un dossier.

Chronologie

Mai 2017 : le ministre décide de donner la possibilité aux communes de revenir à 4 jours.
Juin 2017 : passage du décret modificatif devant le CSE et le CTMEN. Le Sgen-CFDT y porte deux amendements, le premier pour que tout changement soit intégré à un Projet Éducatif de Territoire, et le second pour que le décret soit appliqué seulement en 2018 pour ainsi laisser le temps de la concertation et de l’évaluation préalable.
28 juin 2017 : publication du décret.
Rentrée 2017 : possibilité est donnée de sortir des 4,5 jours. S’il y a une volonté de changer les horaires scolaires d’une partie au moins de la communauté éducative (mairie, équipe enseignante, parents d’élèves), un conseil d’école extraordinaire doit être convoqué pour avis. L’IEN donne un avis, leDASEN décide.
Juin 2018 : le ministre annonce la mise en place d’un plan mercredi sans concertation préalable.

Plan mercredi : une nouvelle occasion manquée

Ce plan créé ex-nihilo est une occasion manquée de réfléchir à un service public de l’enfance, en y associant tous les acteurs. Le taux d’encadrement est à nouveau dégradé, dans la logique des textes de 2016, même s’il encourage les collectivités à offrir plus qu’une garderie ou de l’étude.

Nous accueillons favorablement l’augmentation de la prestation de service ordinaire, qui passe à 1 euro par heure et par enfant, au lieu de 0,57. Cela devrait avoir un vrai impact positif pour les structures organisatrices. Cependant il risque d’y avoir des difficultés car les acteurs du mercredi ne sont pas forcément les mêmes que pour le périscolaire. Une nouveauté cependant : ce plan serait envisagée dans le PEDT. Pour le Sgen-CFDT, celui-ci reste un excellent outil pour penser et structurer l’offre éducative et pédagogique.

Malheureusement, le plan mercredi ne concerne pas les élèves de collège, ce qui empêche la continuité école/collège et la construction de parcours pour les jeunes.

Plan mercredi : ce que demande le Sgen-CFDT

Afin de pouvoir mener à bien la politique proposée par le ministère, le Sgen-CFDT revendique :

  • les moyens nécessaires pour répondre à la charge de travail supplémentaire induite. Cela doit se traduire par le recrutement de Conseillers d’Éducation Populaire et de Jeunesse (CEPJ) ;
  • la mise en place d’un pilotage conjoint, Éducation Nationale et Jeunesse et Sport, de ce nouveau dispositif. L’expertise des CEPJ doit être reconnue et exploitée, dans l’intérêt des usagers et des personnels.