Plan handicap : AESH, effets d’annonce et réalités budgétaires

Le 4 décembre dernier, lors de la journée internationale des personnes handicapés, JM Blanquer et Sophie Cluzel annoncent différentes mesures pour faciliter l'inclusion des enfants en situation de handicap. Au centre des ces mesures, la création de 11200 postes d'AESH.

Jean Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation nationale et Sophie Cluzel, Secrétaire d’état chargée des personnes handicapées ont annoncé le 4 décembre dernier la création de 11 200 postes d’AESH, accompagnants des élèves en situation de handicap. Ils souhaitent ainsi répondre aux besoins de scolarisation des élèves en situation de handicap. Le Sgen-CFDT s’insurge de ces annonces qui masquent suppression d’emplois et  précarisation des AESH.

Des annonces trompeuses pour les AESH, accompagnants du handicap

Plan handicap et accompagnement des élèves en situation de handicap : L'art de manipuler les chiffres !

Plus de 300 000 élèves en situation de handicap bénéficiant d’un projet personnalisé de scolarisation (PPS) étaient scolarisés dans l’enseignement public et privé sous contrat en 2016-2017.

Le contingent d’accompagnants est fixé à 50 000 contrats aidés et 30000 ETP, équivalents temps plein, d’AESH au titre de l’année scolaire 2017-2018. A la rentrée 2018, si l’on en croit les annonces du ministre, il sera de 30 500 contrats aidés et 41200 ETP d’AESH. . Depuis la rentrée scolaire 2016, ce sont chaque année 11 200 contrats aidés qui sont transformés en 6400 ETP (équivalents temps plein) d’AESH.

Ainsi, le Ministre annonce la suppression accélérée des contrats aidés et la création de postes AESH. Les conditions de recrutement AESH seront assouplies afin d’en offrir l’accès aux actuels contrats aidés.

 

Accompagnement des élèves en situation de handicap : l’art de manipuler les chiffres !

Le contingent AESH en contrats aidés pour 2018-2019 a été fixé à 30500.

Il sera donc en baisse de 19 500 par rapport 2017-2018 (50 000). Sur ces 19 500, 11 200 agents actuellement en contrat aidé pourront envisager la transformation de leur contrat en AESH.  Ces agents AESH, s’ils sont tous réemployés, peuvent espérer au mieux un emploi rémunéré sur la base d’un temps incomplet (58% en moyenne, soit un salaire mensuel moyen autour de 700 euros net).

La suppression nette des emplois de 8300 agents, recrutés en contrats aidés pour assurer des mission d’AVS est annoncée d’ici fin août 2018. Elle serait compensée par la création de 4500 ETP d’AESH mutualisés. Il existera donc un déficit d’emplois de près de 500 postes non compensés.
Il s’agit pour le Sgen-CFDT d’un recul inacceptable dans l’accompagnement des élèves et la précarisation des personnels. Selon l’observatoire des inégalités, en France, on considère qu’un individu est pauvre quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 846 €.

 

Le Sgen-CFDT revendique des emplois pérennes, à temps plein pour les personnels AESH

L’AESH a un rôle central dans l’accueil et l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Diminuer leur nombre, c’est mettre à la fois les élèves en difficulté mais aussi les enseignants, les équipes et  les familles. Le Sgen-CFDT ne peut accepter  ces décisions. Il revendique non seulement un véritable emploi pérenne pour ces personnels mais aussi un recrutement suffisant d’accompagnants, répondant aux besoins signifiés par les MDPH, maison départementale des personnes handicapées.

Merci à Yves Briand pour son analyse complète du projet de loi de finances, PLF, qui a permis la rédaction de cet article.