Cette rentrée 2019 se déroule dans des conditions nettement dégradées : comment croire à la réforme Blanquer du lycée dans ces conditions ?
Le lycée Blaise Pascal d’Ambert subit la fermeture de deux divisions. Résultat : trois classes de seconde surchargées (34, 35 et 36 élèves). Et pour les classes de seconde et de première, aucune heure dédiée à l’aide personnalisée, à l’accompagnement au choix de l’orientation ou bien à la vie de classe…
Dès le mois de janvier, au moment où la dotation attribuée au lycée a été connue, les élus des enseignants et des parents au conseil d’administration ont dénoncé l’ampleur de la perte horaire représentant la suppression de deux classes, amplifiée par l’amputation de 30 heures d’autonomie (12h de la quatrième seconde, 8h en cycle terminal et 10h au titre des options).
Pour rappel, avec la réforme du lycée, tous les élèves de Seconde ont désormais moins de choix (suppression des enseignements d’exploration et de certaines options) et deux heures obligatoires hebdomadaires de moins devant des professeurs que la cohorte précédente (réforme 2010).
Soutenue par une intersyndicale Sgen-CFDT/SNALC/Snes-FSU/Se-UNSA, cette première mobilisation a permis non seulement de maintenir quelques dédoublements en sciences et en EMC mais aussi de resserrer les liens entre les représentants des professeurs et des parents. Une solidarité très utile pour la suite.
Une rentrée sans professeur principal
Lundi 2 septembre, les professeurs ont refusé la charge d’être Professeurs Principaux dans les six classes de Seconde et de Première. Néanmoins, soucieux des élèves qui leur sont confiés, ils ont tenu à assurer bénévolement, en binôme, le rôle de professeurs « accueillants ». Mais leur message à la proviseure était clair : possible d’organiser l’accueil des classes pendant la première semaine mais impossible dans ces conditions d’assumer les nouvelles missions attribuées aux professeurs principaux.
Mardi 3 septembre, les parents d’élèves FCPE ont relayé cette mobilisation. Pétition en ligne, distribution de tracts, mobilisation des élus locaux et nationaux, relais dans la presse régionale, demande d’audience au rectorat, les parents n’ont pas lésiné leurs efforts car ils savent que les conditions de réussite de leurs enfants sont menacées.
Dans un territoire qui cumule les handicaps (éloignement et enclavement dans une zone économique difficile en moyenne montagne), le lycée Blaise Pascal se distingue par d’excellents résultats au bac (premier lycée public en 2018). Une des clés de cette réussite ? En plus de ses enseignements, les professeurs animaient 2 heures hebdomadaires en demi-classe d’Accompagnement Personnalisé. On supprime ce dispositif et il faudrait être enthousiaste pour la réforme du lycée !
Une délégation reçue en audience au Rectorat
Le conseil local de la FCPE avait écrit en février et en juillet au recteur Delaunay pour être reçu… mais celui-ci n’avait pas daigné répondre. Le nouveau recteur M. Benmiloud accepte de recevoir une délégation de parents et de professeurs mardi 24 septembre. C’est un premier pas encourageant.
La demande des professeurs et des parents d’élèves est simple : donner au lycée Blaise Pascal les moyens nécessaires pour l’ouverture de la quatrième seconde et l’indispensable retour d’heures d’Accompagnement Personnalisé en effectif réduit.