Il est compréhensible qu’en cette période, il faille être prudent et que les consignes s’adaptent aux réalités sanitaires et humaines locales. Cependant, un minimum de cohérence, de pertinence et de faisabilité nous semblent nécessaires pour envisager l'enseignement de l'EPS.
Un protocole national : faire sauf si… ou ne pas faire… sauf si…
Si nous nous référons notamment au Protocole national (Repères pour la reprise de l’EPS en contexte Covid) :
« Le port du masque est obligatoire pour les personnels comme pour les lycéens et collégiens dans tous les temps scolaires hors activité physique, en tous lieux (gymnase ou espaces extérieurs) (…)
«
».«
».«
»«
».… nous pouvons en déduire : Vous devez garder le masque sauf si la pratique ne le permet pas… Vous devez privilégier l’extérieur sauf si vous devez être à l’intérieur… Vous devez rester à 2 mètres, sauf si vous ne pouvez pas faire autrement… Vous essayez d’éviter les vestiaires, sauf si vous en avez besoin…
Dans chaque établissement, et en fonction du contexte local, les interprétations sont nécessairement différentes.
Il faut un minimum de cohérence, de pertinence et de faisabilité…
Pour le Sgen-CFDT, il est compréhensible qu’en cette période, il faille être prudent et que les consignes s’adaptent aux réalités sanitaires et humaines locales. Cependant, un minimum de cohérence, de pertinence et de faisabilité nous semblent nécessaires.
Des installations ouvertes aux associations et clubs et fermées aux scolaires : quelle cohérence ?
Dans certaines communes, les installations sportives municipales sont ouvertes pour les clubs et les associations, et restent fermées pour les écoles et collèges (notamment les dojo et salle de gym).
Une incohérence déjà soulignée lors du déconfinement. Cela avait alerté la profession. On ne peut pas proposer l’activité lutte EPS dans le cadre de l’enseignement obligatoire, avec une classe bien identifiée… mais on peut faire du judo le soir en club, avec des enfants venant de tout le quartier…
Dans ces conditions, il semble que nous puissions alors ouvrir nos associations sportives ! (elles brassent plus d’élèves, mais sont considérées comme une association…). C’est à revendiquer auprès des municipalités.
Certains protocoles manquent de pertinence et ont du mal à être appliqués…
Un masque en extérieur sur les temps de trajet en groupe et pas de masque en intérieur sur les temps de pratique en groupe : quelle pertinence ?
Les élèves ont le masque sur le nez depuis le collège, jusqu’aux vestiaires. Ils doivent le garder pour monter le matériel municipal… Ils peuvent le retirer pour la pratique physique en tentant de garder des distances. Ils doivent le remettre sur le temps de trajet retour alors qu’ils qu’ils sont à l’air libre, avec le même groupe… Il n’est de fait pas très simple de faire respecter cette consigne… Sans oublier que les élèves n’ont pas tous une pochette pour remettre le masque, n’en ont pas tous un propre pour la suite de la journée etc.
Sans pouvoir prétendre vouloir dicter ce qui est nécessaire du point de vue de la protection, nous voyons bien que certains protocoles manquent de pertinence et auront du mal à être appliqués.
Port du masque en tissu :
Quelle garantie de protection pour les enseignants ?
Un·e professeur·e portant un masque en tissu pour parler à des élèves, non masqués… : quelle garantie de protection ?
La discussion scientifique est en cours, avec des avis divergents… Mais pour le Sgen-CFDT, s’il y a doute sur l’efficacité des masques en tissu lorsqu’ils ne sont portés que par l’un des interlocuteurs, il faut intervenir. Les enseignant·es qui le souhaitent doivent au moins pouvoir bénéficier d’un masque plus adapté.
- Le dernier décret du 14 septembre précise les préconisations pour les personnes fragiles ou malades.
- Le précédent texte de fin août précisait qui étaient les personnes vulnérables.
Quel impact sur les conditions de travail ?
Un·e enseignant·e avec un masque en tissu qui s’adresse à sa classe dans un espace vaste et souvent inadapté à la portée de la voix… : quelles conséquences ?
Déjà apparaissent nombre de témoignages de maux de gorge, de tête… L’enseignant·e va nécessairement devoir s’adapter pour pouvoir s’hydrater, ou s’aérer un peu…
Des profs et des enfants tout de même heureux de se retrouver et de pratiquer même a minima !
Déjà les sourires sous les masques se dessinent sous les yeux. Déjà les équipes, les groupes de réflexions de professeur·es, s’organisent, pour de nouveaux inventer, se renouveler, en s’adaptant aux contraintes qui chaque jour évoluent.
L’EPS a, il nous semble, un rôle à jouer dans le plaisir que les enfants peuvent, et pourront avoir, dans leur vie, à pratiquer une activité physique. Aller à la rencontre des autres, prendre l’habitude d’une vie physiquement active, et être bien dans son corps sont de premiers atouts en terme de défense immunitaire !