Edito 1e degré : le choc des savoirs, le retour des grimoires

C’est une vision très primaire sur laquelle je vais me concentrer, laissant mes collègues du second degré parler du collège et du lycée.

L’école c’était mieux avant ?

On s’y attendait un peu, vu l’air ambiant de ces dernières années : Succès d’anciennes méthodes de lecture en supermarché, distribution individuelle de recueils de fables de la Fontaine pour les vacances des élèves de CM. Débats sur le bienfait des uniformes. Nombreux discours sur l’école d’antan…

Après deux mois de travail d’une mission totalement sous le contrôle de notre ministère et d’une consultation numérique très orientée, enfin on a trouvé : « L’école c’était mieux avant ! »

Je passerai sur la vision très « macroniste » de la concertation : quelques semaines à échanger sur uniquement les points décidés et simplement pour dire que les idées présentées sont les meilleures car les seules possibles.

Je passerai encore sur l’histoire de l’école d’antan et certains de ces travers en oubliant tous ces élèves en difficultés qui n’étaient même pas présentés au certificat d’étude, en oubliant la vision très parcellaire de certains manuels, en oubliant le déterminisme, à travers les cours d’arts ménagers. Il faudrait remettre tout ceci dans son contexte historique, mais revenir à l’école du passé n’est pas une bonne idée, tout simplement car nous ne sommes plus dans la société du début du XXème siècle.

Quelles sont les mesures annoncées ?

  • Des programmes annuels : on peut regretter les cycles certes, mais les avait-on réellement intégrés, combien d’écoles travaillent concrètement en cycle ?

La structure classe est la seule reconnue par Onde et par nos supérieurs. Mais les cycles avaient été pensés après analyse de l’échec d’un système scolaire, saucissonné en années.

Pourquoi ne pas avoir été dans un véritable développement des cycles ?

  • Une et une seule méthode en mathématiques « la méthode de Singapour ». Cette méthode a sans doute des points positifs, mais c’est le côté unique qui nous semble dangereux.

A plusieurs reprises notre système a vécu cette volonté d’uniformiser les apprentissages, certains anciens collègues se souviennent encore des stages dits de « maths modernes » dont notre ministère c’était entiché à un moment.

  • Des programmes allégés avec les fractions, les nombres décimaux et la probabilité abordée des le cours élémentaire, on peut avoir des inquiétudes concernant la simplification annoncée.

 

  • Pour l’Anglais une application (Captain Kelly). Encore une fois, aucune liberté pédagogique dans le choix des supports.

 

  • Des manuels labellisés, obligatoires en mathématiques et en français dans le premier degré et co-financés par l’état en CP. Ouf ! On ne nous demande pas de les acheter sur nos deniers personnels.

Ce qui pose un gros problème, c’est le côté obligatoire. Les collègues de CP qui s’étaient investis dans leur propre démarche apprécieront.

C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures peut-être, mais si le vieux pot peut toujours aller sur le feu…