Des NEFLE(s) !!!

Ces projets, impulsés par les IEN depuis plusieurs années, semblent avoir été stoppés par le ministère. Des retours de plusieurs directeurs de différentes académies ( Orleans-Tours, Nice, Reims, Aix-Marseille, Corse, Toulouse …) font état de projets, validés dont les sommes n'ont pas été versées...

A l’origine, les objectifs des projets NEFLE, Notre Ecole Faisons-la Ensemble, sont simples :

Faire émerger dans le cadre de concertations locales des initiatives nouvelles de nature à améliorer la réussite, le bien-être des élèves et à réduire les inégalités, tel est l’objectif de la démarche pour « faire notre école ensemble.

Ils organisés dans le cadre du CNR (Conseil National de la Refondation), est un projet monté au niveau local en faveur des élèves et financé par l’Etat à travers le Fonds d’innovation pédagogique (500 000 000 € pour le quinquennat). Pour être validé, un projet doit viser à améliorer la réussite, le bien-être des élèves et/ou à réduire les inégalités scolaires. Ainsi, les projets peuvent porter sur des thèmes variés : aménagement (classe flexible, cours de récréation, école du dehors), numérique, arts, lecture, sciences, ludopédagogie …

Tout le monde peut y prétendre : grosse école de ville, école d’application ou petite école rurale en RPI. Un projet peut être monté à tout moment car l’élaboration des projets n’est pas contrainte par un calendrier. Le montage du dossier se réalise en 3 grandes étapes, la concertation entre les différents acteurs de la communauté éducative, puis l’élaboration du projet pédagogique sur la plateforme dédiée, enfin la sollicitation du Fond d’innovation pédagogique pour financer le projet dont le budget peut être conséquent, à condition qu’il soit bien justifié pour être validé.

Sur le site Eduscol, une mise à jour de l’article a pourtant été faite en avril 2025. Cependant dans certaines académies, il semble que la plateforme pour déposer les projets ne soit plus active depuis quelques temps.

Pour les Directeurs, ce dispositif est une désillusion supplémentaire et une source d’inquiétude, un sentiment d’avoir monté un dossier très chrnophage pour rien. En effet, cette absence de réponse et de financement démobilise les équipes et remettrait même en question la parole donnée ainsi que les engagements pris. Car que dire à une compagnie de théâtre, une équipe d’artisans, qui ont commencé à travailler sur le projet dans une école ? Certaines factures ont été financées, avancées par les coopératives scolaires ou les mairies, qui n’ont reçu aucun mail pour les tenir informés du suivi de leur projet. Certains directeurs font état de la mauvaise ambiance que l’attente de subventionnement d’un projet comme celui-ci peut entraîner. Les parents, les équipes enseignantes, impatients pour certains à l’idée d’être partie prenante d’une action motrice pour leurs enfants, leurs élèves, sont très amers vis-à-vis de l’Institution. Des mairies, engagées financièrement, souhaitent rencontrer leur député à ce sujet pour comprendre les raisons d’un tel blocage et de la mise en stand by de leur action.

Lorsque des directeurs contactent leur rectorat, il semble que ceux-ci mettent en avant les « flous gouvernementaux », le vote des budgets qui ont tardé, on leur annonce aussi des décalés de paiement:

en février : ce sera certainement en mars !

Le service comptabilité de certains rectorats annonce que les écoles recevront un mail pour notifier le déblocage des fonds. En revanche, il est bien demandé expressément aux personnels de direction d’afficher une pancarte au portail de leur école pour indiquer que:

  ici, l’Etat investit dans des projets innovants .

On parle parfois de projets dépassant les 30 000 euros sur certains territoires. Les Directeurs déplorent ce manque de transparence et de courage politique : pourquoi ne pas tout simplement annoncer la fin de ces projets ? Pourquoi ne pas avoir stoppé les porteurs de projet en amont ?  Ces questions restent en suspens…