Déclaration de rentrée des cadres 2024

Depuis plusieurs années chaque rentrée se passe dans un contexte inédit. Nous avons laissé nos élèves et nos collègues dans un contexte politique ou l’extrême droite pouvait accéder au pouvoir, fort heureusement cela ne s’est pas produit. Pour autant la situation politique et institutionnelle reste complexe. Nous avons connu une année avec 3 ministres de l’Education et il est fort probable que nous ouvrirons nos établissements avec une ministre démissionnaire.

Tous ces éléments impactent notre école. Comme les réformes menées au pas de charge et qui relèvent davantage de la communication que d’une véritable politique publique d’éducation.

L’école a besoin d’une politique publique généreuse, réaliste qui aide chaque élève à trouver sa place dans une société complexe. Une politique qui accompagne et forme ses personnels aux défis d’aujourd’hui.

Pour réussir sa mission d’instruction et d’éducation l’École ne peut pas tout, toute seule. Elle a besoin d’être adossée à un système de santé et d’aide sociale qui apporte des réponses aux plus démunis. La pauvreté est un facteur aggravant pour la réussite scolaire et notre institution reste particulièrement inégalitaire.

Nous demandons que le discours politique cesse d’utiliser une communication mensongère qui dessert la parole publique et nous met en grande difficulté. La question du remplacement des enseignants en est un exemple.

Les personnels de direction restent totalement engagés dans la mise en place des politiques publiques d’éducation choisies par la nation, claires et définies par des textes officiels. En revanche nous ne pouvons plus accepter les décisions à l’emporte-pièce, mal accompagnées, voire pas accompagnées du tout. Il en va de même pour les injonctions et ordres contradictoires. La mise en place brutale de la réforme du collège, la suppression inédite des moyens horaires en cours d’année ont parfois conduit à un sentiment de défiance entre cadres au point de vouloir renforcer le contrôle plutôt que l’autonomie des établissements. Cela doit changer.

Cette manière de manager n’est plus acceptable. Après avoir longtemps averti sur ces problématiques sans avoir été entendus, nous n’hésiterons plus à mener des actions concrètes si cela devait être nécessaire.

La CFDT Éducation Formation Recherche Publique a des propositions à faire pour la modernisation du système éducatif, encore faut-il que l’Education ne soit plus un domaine réservé mais partagé.

J’invite d’ailleurs nos collègues à rejoindre nos rangs pour peser dans le débat et obtenir des avancées pour nos conditions de travail et celles de nos élèves.

Je vous remercie de votre attention et au nom du SGEN CFDT Auvergne souhaite à l’ensemble de cette assemblée une agréable rentrée et une année plus apaisée.