Dans le cadre de la rencontre avec la ministre le 10 avril 2025, les personnels de direction de la CFDT ont réaffirmé leurs revendications pour de meilleures conditions de travail, la nécessité d'un soutien hiérarchique fort et un accompagnement des carrières renforcé.
Le deuxième GNPD (Groupe National des Personnels de Direction) dirigée par la ministre Elisabeth Borne a permis un dialogue franc et ouvert. La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques a obtenu un certain nombre d’avancées sur des sujets d’importance.
Pour une politique d’éducation à la sécurité et non une politique sécuritaire
La Ministre a rappelé le contexte dans lequel elle a souhaité mettre l’accent sur les contrôles de police aux abords des établissements, notamment suite aux rixes avec armes blanches.
Nous soutenons tout ce qui concourt à la sécurité des établissements et de leurs usagers. Cependant, nous avons rappelé la nécessaire mobilisation de tous les espaces ou ces questions se travaillent avec les acteurs concernés (Police, Justice, Éducation spécialisée), principalement les CLSPD (Conseils Locaux de Sûreté et de Prévention de la Délinquance).
Concernant les enquêtes sur les faits de violence sur les élèves, nous avons remercié Mme la Ministre pour les initiatives prises vis-à-vis des informations qui remontent du privé. Les questionnaires à destination de tout jeune ayant séjourné en internat ou en lieux collectifs lors des voyages, nous y sommes favorables. Cela concourt à assurer une meilleure connaissance des difficultés ou des dangers concernant les élèves et à réaffirmer la nécessité d’une politique de prévention effective.
Plus largement, nous soutenons la démarche d’enquête locale de climat scolaire qui permet l’élaboration de cette politique de prévention et de garantir une meilleure sécurité physique, mentale et sociale de nos élèves. À ce titre, nous avons alerté sur l’état préoccupant de l’aide sociale à l’enfance qui ne parvient plus à assurer ses missions au service de nos élèves pour leur permettre de suivre une scolarité normale.
Les acteurs de terrain que nous sommes ont besoin de temps pour construire des politiques de prévention en lien avec les territoires. Cela est de plus en plus difficile, en raison de nos conditions de travail altérées.
La pause numérique
Nous ne sommes pas favorables à un nouveau texte ni à la généralisation d’une expérimentation de moins de 10 mois et qui n’a pas fait l’objet d’un bilan étayé.
L’école est là pour éduquer et non pour interdire.
La problématique du temps d’exposition au téléphone portable ou plus généralement aux écrans n’est pas du fait de l’École. Il faut une réflexion d’ensemble de la société sur cette question. La loi de 2017 sur l’interdiction du portable au collège demeure un outil adapté.
Là encore, c’est bien l’axe de la prévention qu’il convient de développer pour permettre aux élèves dès leur plus jeune âge, et non exclusivement les collégiens, de s’approprier cet outil numérique à des fins éducatives. La protection de la jeunesse est une priorité, aussi, les établissements scolaires ont besoin de temps et d’espaces de dialogue dédiés pour mener à bien cette mission.
Renforcer la co-éducation, le maillage avec les mouvements d’éducation populaire et les politiques jeunesse des territoires.
La voie professionnelle
Nous alertons la Ministre et ses services sur les difficultés rencontrées dans les lycées professionnels où la réforme de la classe de terminale reste un impensé en terme d’organisation et de ressources humaines, notamment sur les 6 dernières semaines.
- Des enseignant.es qui vont devoir assurer des modules de formation pour une partie de leurs élèves et en même temps se rendre dans les entreprises pour visiter l’autre partie,
- Des élèves qui souhaitent s’insérer sur le marché du travail à l’issue de leur baccalauréat, mais qui vont en être empêchés faute de places en entreprise occupées par les stages obligatoires des élèves de seconde générale sur certains territoires,
- Un calendrier des examens qui voit se chevaucher l’épreuve de PSE avec celle du DNB en 3ème et qui ne permettra pas un accompagnement de l’ensemble des élèves les plus en difficulté et dont la notification par la maison départementale du handicap exige la présence de leur AESH.
Par ailleurs, nous avons alerté le ministère et ses services sur le non-paiement, à ce jour, des gratifications de l’ensemble des élèves de la voie professionnelle pour certaines académies qui n’est pas admissible. Si nous comprenons le décalage lié au vote du budget, il est à présent nécessaire d’en accélérer la mise en paiement.
Enfin, nous avons réitéré notre demande d’un comité de suivi national et académique de la réforme de la voie professionnelle. Mme la Ministre s’engage à mettre en place un comité de suivi.
La préparation de la rentrée
Il y a encore trop d’incertitudes dans les académies sur les moyens attribués aux établissements pour organiser la rentrée scolaire prochaine de manière correcte. Les IMP ne sont pas encore connues dans les EPLE.
La DGSCO répond que les moyens sont arrivés dans les académies. Comment cela se fait-il que les établissements n’en disposent pas ?
Concernant le pacte, les HSE, nous avons rappelé la nécessité du dialogue social. Lors de la mise en place du Pacte, nous avons montré qu’il était trop rigide en étant insécable. Il nous avait été répondu que c’était impossible de faire autrement. Finalement, il est devenu sécable par un dialogue social nourri et argumenté, mais il faut aller plus loin !
Aujourd’hui, l’obsession du RCD (remplacement de courte durée) écrase tout, alors que c’est le RLD (remplacement de longue durée) qui met les EPLE en difficulté.
Il faut de la souplesse et de la clarté dans les moyens dont nous disposons pour pallier la problématique des remplacements.
L’impact de l’obligation de remplacement sur la formation continue est délétère. Nous demandons un bilan chiffré du RCD, prenant également en compte le peu de fiabilité des données remontées.
Le directeur général des ressources humaines s’engage à constituer un groupe de travail sur le RCD et à communiquer l’ensemble des données.
Égalité professionnelle et respect de nos conditions de travail
Enfin, nous avons rappelé l’inégalité des trajectoires professionnelles entre les femmes et les hommes dans le déroulement de carrière des personnels de direction.
Nous avons demandé l’ouverture de groupe de travail sur ce sujet et sur une amélioration des conditions de travail avec des discussions sur les aménagements de carrière, les passerelles interministérielles, mais également que le droit à la retraite progressive soit effectif pour notre profession.
En réponse à notre intervention, la direction de l’encadrement, dont nous avons salué le travail sur la formation initiale et continuée par des GT nombreux et nourris, s’est dite ouverte à travailler ces thèmes.
L’amélioration de l’attractivité de notre métier passera par une amélioration de la trajectoire de carrière et une vision revisitée du management dans l’ensemble de l’encadrement.
Information complémentaire depuis le GNPD : la mobilité 2025
Le 14 avril ont été promulgués les résultats de la 1ère phase du mouvement des personnels de direction, concernant essentiellement les chef·fes d’établissement. Nous félicitons celles et ceux qui ont obtenu une mutation. Pour les autres, le travail continue et nos élus sont à vos côtés pour vous accompagner et vous conseiller.
Comme toujours et partout sur le territoire, la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques est à vos côtés.
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