Réforme de la voie pro : le ministère infléchit sa position et présente les conditions du dialogue social

Lors du lancement des concertations sur la voie professionnelle, le vendredi 21 octobre, la ministre déléguée à la formation et à l'enseignement professionnels a précisé les conditions du dialogue social. Retour sur les annonces et analyse du Sgen-CFDT.

Le Sgen-CFDT a participé à la réunion de lancement de la concertation sur la réforme de la voie professionnelle, conjointement avec la FEP-CFDT et la confédération CFDT. Les propos de la ministre et de son cabinet montrent que nous avons été entendus sur plusieurs points.

Pas d’évolution de la tutelle des lycées professionnels

Lors du lancement de la concertation de la réforme de la voie professionnelle, la ministre Carole Grandjean a réaffirmé que les lycées professionnels resteront dans le giron de l’Éducation nationale.

L’augmentation de l’alternance n’est plus un passage obligé

Elle a effacé de son discours la question des 50 % de PFMP.

Le Sgen-CFDT se satisfait que le renforcement de l’alternance ne soit plus mentionné. Pour le Sgen-CFDT, c’était un préalable à toute entrée sereine dans les concertations. Nous continuerons à nous opposer vigoureusement à toute augmentation des périodes de stages, considérant que cette solution simpliste n’est pas la bonne entrée pour sécuriser les parcours des élèves et améliorer les conditions de travail des personnels.

Du temps pour la concertation et le dialogue social

Le Sgen-CFDT a aussi été entendu sur la question de la méthode. Sur le calendrier en particulier, le directeur de cabinet de la ministre a précisé que seules les gratifications pour les stages seront maintenues à la rentrée de septembre 2023. Les groupes de travail qui se dérouleront de novembre à janvier, ne sont qu’une étape dans le processus de concertation. Leur rôle sera d’établir un bilan partagé de la transformation de la voie professionnelle avant de faire émerger les éléments constitutifs de la future réforme.

C’est dans un second temps, qu’avec les organisations syndicales représentatives, seront discutées les mesures qui dessineront les contours de la réforme afin de prendre en compte leurs effets en termes de calendrier de mise en œuvre, de faisabilité, d’impact pour les personnels, et de financement. Sur ce dernier point, la ministre a promis un investissement sans précédent et que les moyens seraient à la hauteur de l’ambition de cette réforme.

Le Sgen-CFDT sera exigeant tout au long des concertations

Le Sgen-CFDT note avec intérêt la volonté du ministère de construire un dialogue social efficace. Nous serons particulièrement attentifs et exigeants sur ce point d’autant que le planning et les modalités de cette seconde étape ne sont pas encore définis. A notre demande, le directeur de cabinet de la ministre a donné des précisions sur la mise en place progressive de la réforme. Toutes les mesures issues du dialogue social avec les représentants des personnels n’auront pas vocation à être mises en place en septembre 2023. Leur installation pourrait être repoussée afin de construire les conditions d’une mise en œuvre sereine, avec les moyens budgétaires nécessaires. Certaines pourraient être testées sur le terrain pour en évaluer l’impact et l’efficacité réelle. Le directeur de cabinet avance qu’elles pourraient être abandonnées si le test n’était pas concluant.

Le ministère nous présente des intentions louables qui vont dans le sens de ce que réclame la CFDT depuis longtemps dans les fonctions publiques. Notre prudence sera à la hauteur de nos convictions pour porter un dialogue social constructif et de qualité dans l’intérêt des personnels et des élèves.

Le Sgen-CFDT continuera à revendiquer du temps et une rémunération juste, pour faire reconnaître la réalité du travail des agents des lycées professionnels et l’ensemble de leurs missions de service public.