Loi Blanquer : L’intersyndicale Auvergne reçue par Monsieur le Recteur

Suite au mouvement du 30 mars, une intersyndicale composée de représentants de la CGT, de la FSU, du SNACL, de l’UNSA et du SGEN CFDT a rencontré Monsieur le Recteur.

La mobilisation du 30 mars à Clermont-Ferrand

A Clermont Ferrand, nous étions un petit millier à manifester de Delille au rectorat samedi 30 mars à l’appel d’une large intersyndicale contre la loi Blanquer. Les représentants des différentes organisations syndicales ont pu s’exprimer devant les collègues mobilisés, puis lors de l’audience au rectorat de Clermont-Ferrand le 2 avril. Nous avons fait part de nos craintes, légitimes, liées au contenu de la loi Blanquer et du mécontentement relatif aux  conséquences des grands chantiers, entrepris depuis le début du ministère Blanquer, comme la réforme du lycée par exemple.

Consulter notre déclaration : Declaration Sgen Action 30-03-2019

Pour une école de la confiance vous dites ?

Le représentant du SGEN CFDT a relayé la grande inquiétude provoquée par certains articles de la loi votée en première lecture par l’Assemblée nationale.

Notamment :

  • la mise en place des établissements des savoirs fondamentaux aux contours plus que flous,
  • la création de pôles inclusifs d’accompagnement (PIAL) qui vont mettre en difficulté les AESH et les élèves en situation de handicap en réduisant le temps d’accompagnement
  • l’exposition de symboles républicains sans réflexion pour la construction de la citoyenneté
  • le devenir de la formation initiale avec la fin des ESPE …

 

Ce n’est pas l’idée de faire des réformes que nous contestons …

Mais le manque flagrant de concertation en amont, tout comme le contenu de cette loi, qui loin de correspondre aux problématiques du moment, semble ne pas non plus restaurer la confiance, des personnels de l’éducation nationale dans leur ministre, des familles dans l’école.

Monsieur le Recteur a indiqué qu’il y avait urgence à réformer en donnant deux exemples : le taux d’échec en licence et la problématique des élèves qui ne maîtrisent pas les fondamentaux en fin de CM2. Il est dommage, pour le Sgen-CFDT, de confondre urgence et précipitation.

 

L’urgence n’est pas incompatible avec une concertation et une écoute des besoins ressentis par les collègues.

Sur la réforme du lycée, l’objectif du Ministre, rappelé par le Recteur, est de ne pas enfermer les élèves dans des filières. Elle doit permettre, avec les enseignements de spécialités et les différentes options, d’enrichir le parcours des élèves. Cette réforme d’ampleur ne peut pas se faire sans des moyens spécifiques.

Or les dotations des lycées sont en baisse, c’est une incohérence rappelée par les représentants du Sgen CFDT Auvergne.

Monsieur le Recteur nous a assuré que « le Ministre de l’Education Nationale aimait ses enseignants. » Ce n’est pas de l’amour de leur ministre dont les collègues ont besoin mais, de conditions de travail acceptables au moins, favorables au mieux, ce qui passe, entre autres, selon le Sgen CFDT, par une nécessaire clarification de la loi Blanquer et un besoin urgent de fixer le cap que notre ministre souhaite pour le devenir de notre système éducatif. De notre côté, nous revendiquons des transformations de l’école qui fasse reculer le poids des appartenances sociales pour la réussite de tous les élèves.

Et maintenant ?

Selon Monsieur le Recteur, le débat de cette loi, au sénat, à la mi-mai, sera l’occasion de préciser dans le texte, le rôle du conseil d’école et du conseil d’administration du collège dans une mise en place des établissements des savoirs fondamentaux, le rôle des Directeurs… Le but est de lever les inquiétudes des enseignants. Selon lui, un projet d’établissement doit se construire en accord avec des élus (maire et conseil département) et des personnels.

Aucune concertation au niveau ministériel n’étant prévue, sur le sujet, avant cette date,  nous attendons avec impatience les modifications qui seront (seraient !) apportées.

En attendant, les représentants de l’intersyndicale qui s’est formée en Auvergne vont demander de rencontrer les élus des deux chambres, du Puy de Dôme et de l’Allier, avant mi-mai.

Une fois le texte de loi adopté en deuxième lecture en assemblée nationale, nous resterons attentifs aux décrets d’application qui devraient apporter des précisions.

Attractivité du métier, carrière, reconnaissance financière, pédagogie sont d’autres exemples de chantiers que le Sgen CFDT a demandé au Recteur de ne pas oublier.