En parallèle du CSAMEN et du rassemblement devant le rectorat de Clermont-Ferrand, l'intersyndicale auvergnate a été reçue en audience le mercredi 31 mai.
Le ministre refuse de mettre au vote les textes Pacte
Malgré l’opposition unanime des syndicats au pacte enseignant, le ministère maintient ses décisions et refuse de soumettre le décret instaurant le pacte au vote du CSAMEN.
Les organisations syndicales ont donc quitté la séance ce 31 mai 2023, contraignant le ministère à reconvoquer le CSAMEN.
L’intersyndicale de l’Education nationale toujours unie contre le « pacte enseignant » a lu une déclaration unitaire avant de quitter la séance ce 31 mai :
L’intersyndicale reçue en audience par le recteur de Clermont-Ferrand
En parallèle du rassemblement devant le rectorat, l’intersyndicale a été reçue en audience par le recteur de l’académie de Clermont-Ferrand, Karim Benmiloud. Il était accompagné de Mr Vial, directeur de cabinet, de Mr Cavé, secrétaire général, de Mme Voisse, DRH, et de Mr Grandseigne, adjoint au DRAFPIC.
L’intersyndicale a de nouveau dénoncé la pseudo–revalorisation conçue par le ministère de l’Education nationale
Le « pacte » est un dispositif qui ne répond en rien aux attentes des collègues :
- Il ne constitue pas la revalorisation attendue par les collègues
- Il alourdit la charge de travail des personnels
- Il va aggraver les inégalités femmes/hommes
- Il va dégrader considérablement le fonctionnement des écoles et des EPLE et fragiliser des collectifs de travail par une mise en concurrence des personnels.
- Il génère un traitement inéquitable des élèves dans le service public d’éducation.
Le Sgen CFDT Auvergne a particulièrement insisté dans son intervention sur 4 éléments :
Le pacte ne constitue pas une revalorisation puisqu’il vient encore alourdir la charge de travail des collègues dont 50% travaillent déjà plus de 43h par semaine.
Le Sgen CFDT Auvergne dénonce depuis longtemps une intensification du travail (travail d’inclusion, projets pédagogiques, sorties scolaires, relations aux parents, rôle de professeur principal…) qui génère déjà un épuisement important des collègues. Le fonctionnement même des établissements est impacté tout comme les relations en leur sein, alors que les directeur.ices et chef.fes d’établissement se voient contraints d’augmenter la charge de travail des enseignant.es.
Le Sgen CFDT Auvergne a également fait part de sa consternation à propos de la « brique RCD » (remplacements de courte de durée). Est-elle attribuée aux établissements ? Est-elle obligatoire individuellement pour accéder à une autre mission du pacte ?
Alors que ce sont les absences longues qui sont préjudiciables pour la scolarité des élèves, le pacte fait reposer la gestion de la pénurie d’enseigant.es sur les collègues en poste. Seuls une politique d’attractivité du métier et des ouvertures de postes peuvent régler le problème du remplacement.
Par ailleurs, le pacte vient accentuer les inégalités entre les femmes et les hommes. En effet il est documenté que les missions basées sur le volontariat sont plus choisies par les hommes que par les femmes car ces dernières sont encore bien trop souvent davantage en charge de la famille et des tâches domestiques. Alors que les professeur.es des écoles sont majoritairement des femmes, celles-ci n’ont que très peu accès au pacte tout comme les CPE et les PSY-EN. Comment oser parler de revalorisation dans ces conditions ?
Quelles mesures et quels mécanismes sont prévus pour compenser ces inégalités dans les plans égalité professionnelle de l’académie ?
Enfin, nous avons alerté l’administration sur l‘impréparation de la rentrée notamment pour la classe de sixième.
Quand enfin allons-nous avoir de la visibilité sur les conditions de la rentrée 2023 ?
Comment organiser les services et EDT des collègues de français et maths qui vont devoir assurer (ou pas ?) l’heure de soutient et d’approfondissement ? Est-ce que des PE vont souscrire au pacte ? Dans quelles conditions ? Quelles nouvelles missions pour les collègues de technologie ? Quelles perspectives pour elles et eux ?
Des réponses lacunaires de l’administration
Le recteur n’a apporté que très peu de réponses .
Sur les inégalités entre les femmes et les hommes, il précise que le pacte sera ouvert aux collègues à temps partiel, sans se rendre compte qu’un.e collègue à temps partiel ne souhaite ou ne peut tout simplement pas travailler plus.
Aucun mot sur la rentrée au collège, sur le RCD ou encore sur notre proposition de permettre de choisir de faire certaines missions soit en décharge soit en rémunération indemnitaire.
L’intersyndicale reste mobilisée et réclame :
- le basculement de l’enveloppe du pacte dans celle prévue pour le Socle et le retrait du pacte
- l’abrogation de la contre–réforme des retraites : non à un âge de départ à 64 ans
- des mesures d’urgence pour la revalorisation des personnels notamment l’augmentation de la valeur du point d’indice