Le Sgen CFDT Auvergne a siégé hier au CAEN.
L’ordre du jour
La déclaration du Sgen CFDT Auvergne
Dans cette période où s’entrechoquent crises environnementale, économique et sociale, le service public est d’autant plus important, vital pour la population. Pourtant le gouvernement ne semble pas en prendre la mesure.
Élections et dialogue social
Alors que les élections professionnelles de la fonction publique se terminent, et malgré le fort engagement des services administratifs, le sgen cfdt Auvergne souhaite souligner deux éléments à ce sujet :
Nous déplorons le sous-investissement des employeurs publics dans la démocratie sociale et le sous dimensionnement des services par rapport à la charge de travail qu’implique l’organisation des élections, ce qui a généré de nombreux problèmes notamment dans l’accès au vote.
Par ailleurs, le sgen CFDT Auvergne profite de cette instance pour redire sa forte inquiétude pour le dialogue social.
La Loi de Transformation de la Fonction Publique a fondamentalement changé les règles du jeu et réduit les espaces du dialogue tout en augmentant la défiance des collègues à l’égard d’une gestion des carrières qui manque de transparence.
Nous souhaitons également aborder la question de l’attractivité du métier
Les difficultés à recruter dans les métiers mais aussi sur les missions obligent à reconsidérer certains enjeux. Cela fragilise gravement le système éducatif et appelle des revalorisations et l’amélioration des conditions d’exercice pour toutes et tous.
Concernant les personnels d’enseignement et d’éducation, même si l’attractivité ne saurait être réduite à la seule question de la rémunération, cette dernière constitue un enjeu important et très attendu par les personnels ayant perdu 20% de pouvoir d’achat en 30 ans par rapport aux autres fonctionnaires de catégorie A ; il est donc légitime que toutes et tous, quelle que soit leur situation de carrière, puissent bénéficier d’une revalorisation de leur rémunération. Cette revalorisation devra aussi réduire les inégalités : entre femmes et hommes, entre premier et second degré.
Pour le Sgen-CFDT, le temps est également venu de reconnaître le travail réel et non pas d’ajouter du travail, fût-ce pour une rémunération supplémentaire. Nous refusons la résurgence du «travailler plus pour gagner plus ».
Nous allons aujourd’hui abordé les effectifs élèves de l’académie. Ceux-ci sont en très légère baisse.
Mais ça ne peut justifier les suppressions de poste auxquels nous assistons depuis plusieurs années dans le 2nd degré.
A la rentrée 2023 l’académie perd 28 ETP dans le second degré et 58 ETP dans le 1er degré.C’est incohérent et insupportable.
les suppressions d’emplois vont nécessairement se traduire par des transformations d’heures postes en heures supplémentaires accroissant la charge de travail des collègues et dégradant le services public.
Dans le premier degré, notre académie va perdre un nombre important de postes ; où ? En zone rurale ? dans les brigades ? Alors même que l’on manque de remplaçants et que l’on répartit les élèves dans d’autres classes. Les créations des dernières années n’avaient déjà pas suffit à assurer dans de bonnes conditions l’ensemble des priorités politiques affichées, l’intensification du travail s’est poursuivie.
Dans les services administratifs, la charge de travail est déjà forte, souvent à la limite du supportable, au point que les risques psychosociaux sont élevés.
Dans les filières médicales, sociales et de santé, les besoins d’accompagnement et de suivi des élèves sont importants et les schémas d’emplois des années passées tout comme la difficulté à pourvoir les postes mettent en difficulté bon nombre d’élèves, familles et collègues.
Pour restaurer l’attractivité, il faut donc améliorer les conditions de travail et l’organisation du travail pour permettre de mieux accompagner tous les élèves quelles que soient leurs difficultés. L’accompagnement des élèves dans leur scolarité, dans leur parcours d’orientation, est un enjeu crucial pour faire reculer les inégalités.
Cela suppose d’investir plus massivement et dans la durée dans l’éducation.
Ensuite le Sgen CFDT souhaite évoquer la situation de la voie pro et des campus des métiers
Les personnels attendent que les difficultés dans la mise en œuvre de la transformation de la voie professionnelle soient reconnus et corrigés. Ils attendent que les évolutions à venir confortent la triple vocation de la voie professionnelle : former des citoyens et citoyennes, former des professionnels à l’insertion dans la vie active bien préparée, et aussi ouvrir les possibles vers la formation post-bac.
Cela suppose une articulation et un équilibre entre enseignements généraux, enseignements professionnels et pédagogie de l’alternance. Les personnels qui forment un tiers des lycéen.ne.s plus souvent que les autres issu.e.s des catégories sociales les moins favorisées, plus souvent que les autres en situation d’inclusion à divers titre, ces personnels doivent être mieux considérés et reconnus.
Après la journée de mobilisation du 18/10 l’installation de 4 groupes de concertation est un bon signal mais le SGEN-CFDT restera vigilant pour que la formation professionnelle initiale ne soit pas sacrifiée.
Le Sgen-CFDT a approuvé les objectifs fixés en 2013 quand aux campus des métiers qui vont nous occuper aujourd’hui : Valoriser la voie professionnelle, faciliter l’insertion, mixer les parcours élèves, assurer la cohérence de l’offre de formation du CAP aux diplômes de l’enseignement supérieur… Mais la généralisation des Campus des Métiers et des Qualifications risque de laisser pour compte la majorité des lycées professionnels (et leurs élèves) et de n’être qu’une « vitrine » pour certaines formations.
Nous souhaitons également évoquer la crise énergétique et les pics de consommation prévisibles au cœur de l’hiver qui pourraient amener à des délestages.
Pour le Sgen-CFDT, la récente circulaire est loin de tout régler pour les écoles, collèges et lycées.
- Que se passe-t-il si, à la réouverture, par exemple un lundi après-midi si la coupure a eu lieu le lundi matin, il fait trop froid dans les salles de classes pour décemment travailler et faire travailler les élèves ?
- Que se passe-t-il sur le délestage a lieu l’après-midi ?
- Comment réorganiser le transport scolaire ?
- Qui informe les écoles, collèges et lycées, de quelle manière, et qui informe les familles ?
- Quid des internats ? de la restauration ?
Pour le Sgen-CFDT, il est hors de question de revenir à des modalités de travail sous pression et sans reconnaissance du type de ce que les directeurs et directrices d’école, chef.fe d’établissement, mais plus largement l’ensemble des personnels ont vécu pendant la pandémie.
Aussi nous demandons d’ouvrir des discussions sur les modalités, la reconnaissance et la rémunération de cette mission.
Enfin, nous terminerons cette déclaration en soulignant que notre organisation prend acte du report de l’annonce sur la réforme des retraites.
Nous continuerons de nous saisir de tous les espaces du dialogue social pour porter nos revendications : un dispositifs carrière longue, un compte pénibilité étendu qui donne droit au départ anticipé, l’amélioration des pensions mais aussi dans notre champ la restauration du droit à la retraite progressive. Nous réitérons également notre opposition à tout report de l’âge de départ à la retraite.
Nous mettrons tout en œuvre au sein de l’intersyndicale pour faire reculer le gouvernement.