Intersyndicale « Jeunesse et Sports » : la position du Sgen-CFDT

Le Sgen-CFDT, deuxième organisation syndicale au Comité technique ministériel JS, a décidé de ne pas participer aux actions décidées par l'intersyndicale "Jeunesse et Sports".

Certes les attaques contre le ministère JS sont sans précédent : des CTS aux agents des établissements, tous les personnels pourraient être impactés par les réformes qui se dessinent.

Concernant les services déconcentrés, pour la CFDT, plutôt que se recroqueviller sur l’identité Jeunesse et Sports il aurait fallu agir avec les collègues de la cohésion sociale, unir nos voix et plaider pour un regroupement en DRJSCS dotées d’unités territoriales à l’échelon départemental. Cette revendication,  la CFDT a été trop seule à la porter alors qu’initialement elle semblait faire l’unanimité syndicale !

Oui, mais voilà, le dogmatisme de ceux qui n’ont cessé de réclamer la sortie des ministères sociaux a offert au gouvernement en place un argument supplémentaire pour démanteler les DRJSCS, nous entrainant dans l’inconnue la plus totale et anxiogène qui soit.

Quant au pôle éducatif tant réclamé il est en passe de se réduire, comme prévu, à la récupération par l’éducation nationale de quelques briques de la maison Jeunesse et Sports.

La donne a changé

Concernant les CTS, l’intersyndicale a adopté une position conservatrice : surtout ne rien changer, et ce, au nom d’une seule et même logique, la défense des corps techniques et pédagogiques.

Pour la CFDT, l’évolution du sport de très haute performance, la médiatisation et la professionnalisation de certaines disciplines ont forcément changé la donne. On ne peut plus considérer les CTS comme formant un ensemble homogène.

A côté de la très grande majorité des CTS dont les missions de développement ou de soutien aux fédérations dépourvues de moyens justifient que l’on conforte leur statut de fonctionnaire d’État, des entraîneurs experts gagneraient sans doute à se voir proposer une disponibilité, plutôt que le détachement, pour prétendre à une valorisation de leur expertise, dans un cadre contractuel, à un niveau que le statut de fonctionnaire ne permet pas d’atteindre, tout en conservant un vrai droit au retour. Pour la CFDT, c’est en traitant de ces questions que nous défendrons mieux les missions des CTS et les CTS eux-mêmes.

Mais pour en débattre, et tenter d’infléchir en ce sens la position du gouvernement, encore faudrait-il accepter la discussion que propose d’ouvrir la ministre. Il est aberrant, dans ce contexte, de refuser le débat tant que la ministre n’a pas jeté l’éponge…

Cette impasse risque d’offrir toute latitude à l’exécutif pour appliquer ses projets sans possibilité de négociation.

Ce conflit ne mènera nulle part, si ce n’est à perturber la préparation des échéances sportives, ce qui dans le contexte particulier de la production de performance, ne pénaliserait que les sportifs et leur encadrement.

Pour le droit de choisir librement son parcours professionnel

Pour la CFDT, ce qu’il faut se préparer dès à présent à négocier, ce sont des solutions de reclassement qui respecteront les choix individuels, pour les CTS qui refuseraient de signer un contrat avec une fédération, comme pour les autres personnels techniques et pédagogiques impactés par la réforme des services déconcentrés.

C’est un chantier considérable qu’il ne faut plus différer.

S’il faut se battre, la CFDT préfère se battre pour que chacun ait le droit de choisir librement son parcours professionnel, quel qu’il soit.