Épreuves de Bac Pro : Un calendrier déconnecté des réalités du terrain !

Parmi les 12 propositions du Président de la République pour réformer la voie professionnelle, figure la réorganisation de l'année de terminale. Une partie des épreuves de Bac Pro seraient avancées dans l'année.

Épreuves de Bac Pro en mars: Pour quoi faire ?

Une mesure phare de la réforme de la voie pro est de repenser le calendrier de l’année de terminale. Certaines épreuves du Bac Pro 2025 seraient positionnées plus tôt dans l’année scolaire. Ceci, selon le ministère, afin de s’adapter au projet des élèves :

  • soit 6 semaines de P.F.M.P. en plus, le plus tard possible dans l’année (mai-juin) pour favoriser l’insertion pro.
  • soit 4 semaines de cours intensifs pour acquérir les compétences nécessaires à la réussite dans l’enseignement supérieur.

Le Sgen-CFDT n’a eu de cesse de dénoncer cette mesure en alertant le ministère sur les risques encourus.
Dans la voie Générale et Technologique, le passage des E.D.S. en mars a eu de lourdes conséquences : absentéisme des élèves une fois les épreuves terminales passées, pression certificative avec des épreuves qui arrivent plus tôt sans que les programmes ne soient revus, démotivation pour les matières restantes, …

Le revirement de situation annoncée à la rentrée 2023 sur le bac G.T. doit aussi conduire à revoir la réforme du bac pro avec l’annulation de la mesure 4 « Organiser l’année de terminale en lien avec le projet de l’élève ».

D’où vient cette proposition sur les épreuves du Bac Pro?

Dès la nomination de Carole Grandjean au ministère délégué à l’Enseignement professionnel, rattaché à la fois à ceux de l’Éducation nationale et du travail, une partie des organisations syndicales se sont inquiétées. Le président de la République annonçait son intention d’augmenter de 50 % les stages des élèves de bac pro. Cette annonce provoqua une levée de bouclier générale. La menace de la disparition des lycées professionnels au profit de l’apprentissage planait alors dans tous les esprits.

Une intersyndicale enseignante, à laquelle la C.F.D.T. a participé, appelait alors tous les personnels à une mobilisation le 18 octobre 2022. Le succès de celle-ci a provoqué un rétropédalage de l’exécutif et la mise en place de groupes de travail. La C.F.D.T. y a porté des revendications visant à un lycée professionnel émancipateur, qui favorise l’insertion sociale et la formation des citoyens et des professionnels éclairés. Suite à la conférence plénière du 27 janvier, une compilation des travaux des groupes a été transmise à la ministre.

Dans le même temps, le rythme effréné, imposé par le président de la République, a été ralenti par la réforme des retraites. La C.F.D.T. et ses fédérations Sgen-CFDT et Fep ont pesé dans ces réunions pour infléchir la ligne libérale du ministère.

Passage en force sur les gratifications, premières ébauches du pacte L.P., retour de l’augmentation des P.F.M.P., tergiversations sur le bilan de la précédente réforme… Très vite, le Sgen-CFDT a exprimé son opposition aux pistes proposées.

Ce que porte le Sgen-CFDT

Afin de sécuriser les parcours, le Sgen-CFDT propose une année modulaire après le bac ou après le CAP.
L’objectif serait soit d’aider à l’insertion professionnelle, soit de préparer à la poursuite d’études.

Les bac pro doivent garder une approche généraliste permettant une mobilité géographique. Ils doivent pouvoir être complétés par des mentions complémentaires (Certificats de Spécialisation) pour répondre aux besoins locaux.

Des réflexions sur le continuum bac-3/bac+3 doivent s’ouvrir. Cela doit permettre la construction d’un lien plus fort entre lycées pro et sections de BTS. Les PLP doivent pouvoir enseigner en BTS plus facilement.