Engagement : le congrès du Sgen CFDT annexe la charte pour la prévention des violences sexistes et sexuelles à ses statuts

Le congrès 2021 du Sgen CFDT, auquel le Sgen Auvergne a activement participé, a très largement voté en faveur de l'intégration de la charte d'engagement pour la prévention des VSS (violences sexistes et sexuelles) à ses statuts. Une marche supplémentaire pour l'égalité !

55 %           

[Selon Profession Education, automne 2020]

55% c’est la part des femmes qui déclarent avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles au travail.

Plus de la moitié des femmes en fait. C’est peut-être votre cas ou celui de votre mère, de votre sœur, de votre amie ou de votre compagne.

553 000        

[selon l’INED]

553 000, C’est le nombre d’agressions sexuelles par an en France, main aux fesses, baisés forcés…

1,2 millions      

[selon l’enquête ONDRP reprise par le Haut Conseil à l’égalité 2019]

1,2 millions c’est le nombre de femmes qui ont subi une injure sexiste en 2017 en France.

Ces chiffres sont effrayants

On pourrait continuer longtemps. Pourtant, les violences sexistes et sexuelles (VSS) sont restées longtemps un sujet tabou dans la société, dans les familles, au travail… minimisé, voire relégué à l’anecdotique. Vous savez les classiques mais toujours usités « oh c’est pas si grave », « on peut bien rigoler un peu », « mais t’étais habillé.e comment en fait ? »

 

Alors de quoi on parle concrètement ?

Les violences sexistes et sexuelles ou VSS ce sont les actes commis contre la volonté d’une personne, et fondés sur les rôles différents que la société attribue aux hommes et aux femmes, et donc sur des relations de pouvoir inégales. Cela comprend notamment les agissements sexistes ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. Cela peut également prendre la forme de menaces ou de contraintes. Cette violence peut être de nature physique (des coups), psychologique (dévalorisation, injures), administrative, économique (les inégalités salariales) ou sexuelle (harcèlement sexuel, agressions sexuelles)… Certaines formes de violences étant malheureusement si ordinaires.

A l’origine ? Des stéréotypes de genre

En effet, ces violences sexistes et sexuelles prennent racine dans des stéréotypes de genre si profondément ancrés qu’ils n’épargnent aucun milieu social ni aucun genre.

Ce sexisme ordinaire se niche parfois dans nos pratiques, nos réactions, nos réflexions. Insidieusement, ces stéréotypes s’ancrent ou resurgissent, parfois sans qu’on n’y prenne garde. Les inégalités et la violence qui en découlent pénalisent lourdement les femmes et les « minorités de genre ou d’orientations sexuelles ». Nous sommes donc toutes et tous concerné.es.

Nous sommes toutes et tous concerné.es

D’abord personnellement, mais aussi dans nos missions syndicales de défense des personnels et d’amélioration de leurs conditions de travail.

Égalité, émancipation, des valeurs CFDT

Depuis sa création, la CFDT porte des valeurs d’émancipation, de solidarité et d’égalité.

Le Sgen CFDT se revendique comme une organisation féministe et inclusive.

Cet engagement historique en faveur de l’égalité et de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles a d’ailleurs été un axe fort du dernier mandat :

– Dans notre syndicalisme d’abord avec la création d’un groupe de travail permanent sur ces questions, l’élaboration d’un memento sur la communication non sexiste. Plus largement, nous avons fait le choix d’une démarche revendicative intégrée.

– Pour l’égalité professionnelle ensuite, avec la participation active à la négociation du plan national pour l’égalité professionnelle des ministère de l’Éducation et de l’enseignement supérieur et de la recherche.

– Pour l’égalité filles-garçons / femmes – hommes et l’éducation à la sexualité enfin.

 

Une charte de prévention contre les VSS

L’affichage de nos valeurs ne nous met pas forcément à l’abri du sexisme et des violences à l’intérieur de notre organisation.

Adoptée le 15 octobre 2020 en Conseil national confédéral, la charte d’engagement pour la prévention des violences sexistes et sexuelles VSS est destinée à être mise en œuvre dans toutes les structures militantes. L’objectif ?

Afficher notre exigence en matière de lutte contre toutes les violences sexistes et sexuelles pour Garantir à chaque personne le respect en tout lieu et toute situation.

Il s’agit de :

  • Prévenir les comportements, former les militants et militantes, sensibiliser à ces questions
  • Réagir en accompagnant les victimes et en sanctionnant les auteurs ce qui peut aboutir à un « démandatement », voire une exclusion.

Cet automne puis dans les mois qui ont suivis, la signature de la charte par Catherine Nave Bekhti pour la FD Sgen puis par de nombreux syndicats sgen dont le Sgen Auvergne est venue traduire notre engagement à l’interne.

 

Une marche de plus vers l’égalité

Annexer cette charte à nos statuts, aux règles communes qui régissent notre fonctionnement, c’est mettre en cohérence nos valeurs, nos engagements et nos pratiques, c’est dépasser la prise de conscience.

C’est décider collectivement de prévenir, de réagir et de lutter contre les violences sexistes et sexuelles au sein de notre organisation.

C’est un enjeu politique fort et un engagement du quotidien pour la fédération, les structures Sgen et pour les militants et militantes de terrain.