Égalité filles/garçons : L’école doit mieux faire !

Un mouvement est né chez les collégien.nes et lycéen.nes en début d’année scolaire pour contester les remarques, et parfois les sanctions, que les adolescentes subissent à propos de leurs tenues. Nous republions cet article aujourd'hui pour sensibiliser sur la question.

Pour le Sgen CFDT Auvergne, c’est l’occasion de faire le point sur le rôle de l’école dans l’égalité fille/garçon.

Car oui, encore une fois, ce sont bien les tenues des filles qui sont visées.

Visées car leurs tenues seraient « provocantes » ou « indécentes ». Pour le Sgen CFDT Auvergne, ce qui est choquant, ce sont les remarques voire le harcèlement sexuel qu’elles subissent.

Bien évidemment la question de l’hypersexualisation des corps des filles est au cœur du débat. Les réseaux sociaux, les clips, les films ou la télé réalité inculquent aux filles l’idée selon laquelle elles auraient « de la valeur » quand elles sont « jolies », « attirantes », « sexys ». Les modèles qu’on leur donne à voir sont trop souvent stéréotypés.

Des carences en termes d’éducation à l’égalité et de prévention du sexisme

Plusieurs associations féministes ont saisi l’occasion pour dénoncer l’Éducation nationale, une institution qui ne joue pas pleinement son rôle. Nous pensons qu’elles ont largement raison.

Alors que l’égalité femme-homme (toujours pas réalisée aujourd’hui – pensons aux écarts de salaires y compris dans la fonction publique) commence par l’égalité fille-garçon ;

Alors que les élèves sont les citoyen.nes de demain ;

En termes d’égalité et de lutte contre le sexisme et les violences sexistes à l’école, il reste beaucoup de travail. Le comité interministériel du 8 mars 2018 a pourtant défini les mesures clés pour transmettre et diffuser la culture de l’égalité. Point d’étape :

  • Agir auprès de la communauté éducative :

Un « référent Égalité » dans chaque établissement scolaire.

Force est de constater qu’aujourd’hui encore ce n’est pas le cas partout, et quand un.e référent.e est bien désigné.e, il ou elle dispose de peu de moyens et de formations.

Formation de l’ensemble de la communauté éducative à la déconstruction des préjugés et à la prévention du harcèlement et des violences sexistes et sexuelles.

Là encore, le Sgen CFDT Auvergne observe que cette formation n’a pas été dispensée aux collègues de l’académie et qu’elle n’est pas présente et mise en valeurs sur le PAF (plan académique de formation). Ainsi les recherches « égalité », « sexisme » ou encore « stéréotypes » ne donnent aucun résultat quand on consulte le plan de l’académie de Clermont.

  • Agir auprès des parents :

Mise à disposition d’outils relatifs à l’égalité filles-garçons, les usages d’Internet et du numérique et la lutte contre le cyber-harcèlement dans la Mallette des parents.

Nous avons interrogé des parents, des enseignants et des chefs d’établissement. Personne ne semble connaitre ce dispositif ! Nous nous interrogeons donc, existe-t-il en Auvergne ? Qui transmet cette mallette ?

 

  • Agir auprès des élèves :

Instaurer la parité dans les instances représentatives des élèves.

Pour le Sgen CFDT Auvergne, cela reste un vœu pieu tant que cette mesure n’est pas obligatoire.

 Promouvoir la mixité des filières et des métiers, en se fixant des objectifs chiffrés par filière et en utilisant le stage d’orientation de 3ème pour faire découvrir des filières peu mixtes.

Alors que depuis des années, de nombreux.ses collègues s’emparent de ces questions, on ne peut que reconnaitre que les choses bougent très lentement. Pour le Sgen CFDT Auvergne, il faut des équipes engagées mais aussi et surtout des moyens et du temps, pour déconstruire les stéréotypes et les préjugés sur les métiers dit de femmes ou d’hommes en classe, pour organiser des RDV pour une orientation choisie. Cet enjeu d’orientation des élèves nous semble être capital dans le projet de société que nous portons.

  • Une politique éducative en faveur de l’égalité à l’école

Sanctionner plus fortement les agissements sexistes au sein des établissements scolaires

A l’école, comme dans le reste de la société, nous dénonçons que trop d’agissements sexistes, voire d’agressions, soient minimisés.

L’égalité dans les contenus d’enseignement.

A l’image de certains problèmes de maths stéréotypés (maman fait un gâteau, papa achète des planches pour bricoler), beaucoup de contenus d’enseignement propagent des stéréotypes de genre que les élèves intériorisent donc en partie à l’école. Par ailleurs, les experts, géographes, historiens, scientifiques, économistes… qui s’expriment dans les manuels et les contenus sont bien souvent des hommes.

D’autre part la loi impose 3 séances d’éducation sexuelle et affective par classe et par an.

Encore une fois, dans de nombreux établissements, le Sgen CFDT Auvergne déplore que ce ne soit pas toujours le cas ou alors bien trop souvent sous un angle biologique en laissant de côté les dimensions psychologiques et affectives. Les collègues, professeur.es, CPE, AED, infirmièr.es… investi.es dans ces questions se sentent bien seul.es et démuni.es pour mener ces séances. De plus, de nombreux établissements scolaires ne disposent par exemple pas d’un.e infirmier.ère scolaire sur un temps suffisant, alors qu’elle ou il serait une ressource précieuse.

 

Pour le Sgen CFDT Auvergne, il faut passer de l’affichage aux actes,

En sensibilisant et en accompagnant enfin les équipes qui travaillent tous les jours à réduire les inégalités entre les filles et les garçons. Nous revendiquons :

  • L’obligation de parité au sein des instances représentatives des élèves
  • Davantage de formations pour déconstruire les stéréotypes et lutter contre les discriminations et les violences pour l’ensemble des personnels
  • Des programmes qui laissent plus de place à l’égalité et aux femmes
  • Des moyens, notamment horaires, pour mener à bien cette mission d’une importance capitale pour la société
  • de replacer l’orientation choisie et non subie au cœur du projet de l’élève avec des temps dédiés notamment à la déconstruction des stéréotypes de genre liés au monde du travail.
  • La mise en œuvre des dispositifs, comme les référent.es égalité, dans tous les établissements de l’académie