CTMEN du 8 janvier 2020 : déclaration liminaire

Comité Technique Ministériel du Ministère de l'Éducation nationale du 8 janvier 2020 : déclaration liminaire du Sgen-CFDT.
E3C, Réseau Canopé, direction d'école, outils numériques...

CTMENCTMEN du 8 janvier 2020
Déclaration du Sgen-CFDT

 

Mesdames et Messieurs les membres du CTMEN, le Sgen-CFDT vous souhaite une excellente nouvelle année qui, espérons le, sera sincèrement portée sur un dialogue social constructif.

Puisque nous parlons d’un dialogue social constructif, nous voudrions trouver une issue rapide aux incohérences relevées ces dernières semaines entre les réponses apportées à l’échelle nationale et l’application de ces réponses dans les services déconcentrés. En effet, alors que vous avez envoyé des directives précises aux Rectorats et DSDEN, ces derniers affirment pourtant avoir reçu (ou compris) des indications contraires aux éléments communiqués à notre organisation syndicale. Un des exemples les plus flagrants est la demande faite aux AESH d’être mis à disposition des collectivités locales dans le cadre du « service minimum d’accueil » avec ou sans convention.

 

Épreuves communes de contrôle continu – E3C

Pour le Sgen-CFDT, les E3C sont un élément problématique de la réforme du Bac : mal pensés, inadaptés, ils alourdissent la charge de travail de tous (personnels et élèves), génèrent du stress pour finalement n’avoir que peu d‘impact dans la scolarité, la poursuite d’études et même l’obtention du baccalauréat. Demander la suppression des E3C c’est pour le Sgen-CFDT revenir à la volonté originelle, partagée par tous, de simplifier le Bac et ses procédures. Or les modalités imposées des E3C (anonymisation, convocation des élèves, harmonisation…) produisent l’effet exactement inverse.

Sur la question de l’indemnité nous avons jusqu’ici pointé l’incohérence qu’il y a à fixer une indemnité forfaitaire pour des groupes qui peuvent aller d’un dizaine d’élèves à 35. L’officialisation en comité de suivi national, d’une prime de 50 € « forfaitaire » par « groupe d’enseignement » dont on ne comprend pas dans les faits ce que cela signifie réellement (pour qui ? selon quelles modalités ? quand ? ) ne contribue toujours pas à apaiser les mécontentements. Il importe que le travail lié à l’organisation, la préparation et la correction des E3C soit reconnu par une indemnité pour tous les personnels concernés quel que soit leur métier. Les personnels ont besoin de connaître la date de mise en œuvre et le contour des indemnités. Nous attendons donc avec impatience les projets écrits du ministère sur ce dossier.

 

Outils numériques

Notre ministère continue de faire travailler ses personnels avec des outils informatiques obsolètes ou non paramétrables. Cela pèse sur les conditions de travail des personnels administratifs dans les services déconcentrés et les EPLE.

Après le logiciel ARIA qui calcule la distance entre 2 établissements en s’appuyant sur des routes non-goudronnée (un TZR devant donc utiliser un vélo ou bien effectuer des déplacements à dos d’âne), d’autres applications sont aussi ciblées, voici quelques exemples :

  • Pour le calcul de l’IDPE (Indemnité Différentielle des Professeurs des Écoles), après 2 longues années d’attente, le logiciel est enfin mis à jour… mais cette correction tardive provoque maintenant des démarches de récupération de « trop perçu » auprès de nombreux personnels du 1er degré. Nous mettons au défi quiconque de tenter d’effectuer le calcul des versements avec la formule mathématique adéquate. Dans ce cas précis, il est inacceptable de ponctionner les salaires de personnels qui ne pouvaient pas calculer l’indemnité versée.
  • Plus récemment, nous apprenons que le logiciel de paye ne permet pas d’appliquer le versement du SFT fractionné.
  • il y a quelques jours, validant pourtant l’analyse syndicale du Sgen-CFDT, un Rectorat nous a affirmé être d’être dans l’impossibilité technique de verser l’indemnité compensatrice de la CSG aux personnels AESH.

 

Direction d’école

Concernant le 1er degré, nous prenons acte des réponses au questionnaire national en lien avec la direction d’école qui font apparaître la professionnalité spécifique des directrices et directeurs d’école. Nous affirmons d’emblée que le Sgen-CFDT ne pourra en aucun cas se satisfaire des seuls leviers que seraient le temps et l’indemnitaire. L’école de 2020 ne peut plus fonctionner dans le cadre règlementaire actuel. Les attentes exprimées dans l’enquête nationale témoignent que le statu quo n’est plus possible.

C’est le discours et l’analyse que tient le Sgen-CFDT depuis de nombreuses années, c’est pourquoi nous participerons aux prochaines rencontres avec la volonté forte de relayer ces attentes du terrain. En identifiant clairement les besoins et attendus professionnels, nous serons enfin en mesure de proposer des réponses rapides, concrètes et pertinentes en lien avec la réalité des écoles et des obligations professionnelles tant des directeurs et directrices que des enseignants. Il est nécessaire, selon nous, de donner aux équipes de terrain un véritable pouvoir d’agir ; cela passe pour le Sgen-CFDT par un nouveau cadre juridique de l’école.

 

Réseau Canopé

Dernier sujet du jour important à nos yeux : Canopé. Nous vous remercions d’avoir mis ce point à l’ordre du jour de ce CTMEN.
Réseau Canopé est un acteur clé du service du numérique éducatif et produit des ressources pour accompagner les politiques ministérielles. Aujourd’hui menacé de démantèlement, de coupes budgétaires et de suppressions de postes brutales, le Sgen-CFDT s’oppose à ce démantèlement !

La DGESCO annonce que le chantier de transformation de Canopé commence en janvier 2020. Pourtant il n’y a pas de Contrat de Performance rédigé, la feuille de route repose encore sur plusieurs hypothèses, elle ne présente ni modèle économique, ni budget ou moyens dédiés. Dans ce dossier incertitudes et incohérences se multiplient : l’arrêt de l’édition imprimée, les immeubles vendus viennent d’être rénovés à grand frais…

Outre la rapidité des annonces individuelles, les personnels sont engagés depuis sept ans dans une restructuration en profondeur (la Refondation) qui a complètement bouleversé les organigrammes, les lieux, les métiers, les productions… Elle a porté ses fruits en termes de hausse d’activité et de réduction du déficit. Les personnels se sont adaptés, y compris dans un contexte de fusion territoriale en grandes régions. On assiste aujourd’hui à un nouveau virage, sur des pistes largement illisibles. Des métiers vont disparaître, des personnels doivent quitter l’établissement dès 2020. C’est très déstabilisant : colère et inquiétudes se multiplient.

Le Sgen-CFDT exige un traitement sérieux du dossier, une véritable concertation avec les représentant.e.s des personnels, un schéma d’évolution construit, budgété, viable, et de la considération pour les personnels et leur travail.