Oui à la continuité pédagogique mais pas à n'importe quelles conditions ! Pas de consignes dangereuses pour les personnels, pas de consignes disproportionnées pour les élèves et leurs parents.
Samedi 14 mars le Premier ministre a annoncé le passage au stade 3 de la crise épidémique. Dès lors, la priorité – et ce n’est pas agréable de l’écrire – n’est plus éducative mais sanitaire. Maintenir le lien pédagogique sera nécessaire mais cette préoccupation devra rester subordonnée à la priorité donnée à la santé collective. Aucune consigne ne doit avoir pour conséquence d’induire des pratiques mettant en risque la santé publique.
1- Briser la chaîne de propagation : limiter tous les déplacements et contacts physiques
Le premier objectif des mesures annoncées est de briser les chaînes de propagation du virus et ainsi permettre au système de santé (hospitalier en particulier) d’absorber progressivement le flux de nouveaux malades à prendre en charge. Pour cela, il est indispensable de limiter les déplacements et les contacts physiques à ceux strictement indispensables. Concernant nos lieux de travail, la priorité aujourd’hui est donc bien d’effectuer à distance toutes les tâches non indispensables en présentielles. Le Premier ministre a d’ailleurs déclaré dans son allocution : « En conséquence, l’ensemble des personnels des écoles et établissements scolaires ne sont pas tenus de rejoindre systématiquement à partir de lundi 16 mars leur lieu de travail. »
Le ministre de l’Éducation Nationale JM Blanquer déclarait aussi dimanche matin sur France Info : « Un conseil de classe peut se tenir par visioconférence ou par audioconférence. Inutile de faire se déplacer les professeurs pour des réunions. »
2- Être solidaires avec les personnels soignants : assurer l’accueil de leurs enfants
Le deuxième objectif est l’accueil des enfants de soignant.e.s (au sens large : y compris enfants d’ambulancier.e.s, infirmières libérales et infirmiers libéraux …). En effet, toutes et tous n’ont pas la possibilité de faire garder leurs enfants les plus jeunes. Or, il serait très problématique que faute d’accueil, ces personnels soient contraints de stopper leur activité professionnelle en pleine crise épidémique. Cet accueil de solidarité doit être organisé par l’autorité académique en lien avec les personnels de direction, les IEN et les directrices et directeurs d’école. Cet accueil doit se faire avec des personnels volontaires qui de fait ne pourront pas assurer la continuité pédagogique à distance de leurs propres classes. L’autorité académique doit s’assurer que tout le matériel d’hygiène et de sécurité nécessaire (gants, masques, gel hydroalcoolique, savon, serviettes papier …) soit à disposition des agents volontaires et dans le cas contraire leur fournir. Faute de ses équipements, les personnels peuvent refuser d’assurer l’accueil. Il ne s’agit pas de stigmatiser les enfants de soignants ou leurs parents mais d’assurer à toutes et tous d’ajuster rapidement les mesures de protection nécessaires selon les situations et les besoins.
3- L’action syndicale : un accompagnement nécessaire de tous toutes les agent.e.s
Pour la fédération des Sgen-CFDT, les consignes énoncées ci dessus doivent être absolument respectées par tous les agents et toutes les hiérarchies. Des équipes locales nous font remonter des injonctions (recteurs, dasen, IEN, perdirs …) contradictoires avec celles données au plus niveau de l’État.
La fédération est en contact régulier avec les membres des différents cabinets et alerte sur ces situations. Continuez donc à nous signaler toutes demandes non conformes, abusives, voire aberrantes …
A Clermont-Ferrand, nous avons interpelé le rectorat pour qu’il s’adresse directement à la totalité des personnels pour indiquer sans ambiguité leur droit au télétravail dès demain lundi, et une organisation à distance de la continuité pédagogique à partir de mardi.