Au lycée de Chamalières, les tristes conséquences de la dégradation des conditions de travail des enseignants ?

Le suicide d'un de nos collègues du lycée de Chamalières met de nouveau en lumière les conditions de travail dégradées de trop nombreux personnels de l’Éducation nationale.

Un professeur se suicide

Le suicide de M. Laurent Gatier, professeur au lycée de Chamalières, a été médiatisé cette semaine à la demande de son fils. Vous pouvez consulter son témoignage en cliquant ici.

Nous lui présentons nos condoléances, ainsi qu’à sa famille, ses proches et ses collègues.

Une semaine après le rassemblement en la mémoire de Christine Renon, directrice d’école à Pantin, la tristesse et la colère nous submergent à nouveau.

Se donner la mort renvoie au mystère de la conscience d’un Homme. Mais si chaque passage à l’acte fait écho à des facteurs personnels,

nul ne peut plus ignorer la détresse d’un nombre considérable de personnels de l’Éducation Nationale.

Le rectorat a déclenché deux cellules psychologiques : l’une le lendemain du drame et une autre le 20 septembre. Le recteur de l’académie, Karim Benmiloud, a également saisi l’Inspection générale de l’éducation qui effectuera une visite de l’établissement. Par ailleurs, un comité extraordinaire sur les conditions de travail académique (CHSCTA) s’est réuni le lundi 7 octobre et a décidé d’une enquête.

A l’échelle nationale

Le Sgen-CFDT a écrit au ministre Blanquer pour qu’il entende la souffrance des personnels et réagisse à la hauteur des enjeux.

Par ailleurs, avec les organisations syndicales SNUipp-FSU, SE-Unsa, CGT-Educ’action, Sud-Education, le Sgen CFDT a mis en ligne une pétition. En en signant cette pétition, chacun exprime sa plus vive émotion et son soutien aux proches de Christine ainsi qu’à ses collègues, aux élèves et aux familles de son école, et exige qu’un chantier portant sur les conditions d’exercices de nos métiers à l’Éducation Nationale soit ouvert en urgence, afin d’obtenir des mesures concrètes d’amélioration de nos conditions de travail.

A notre échelle

En Auvergne, nous avons alerté le rectorat sur l’épuisement d’un nombre croissant de collègues et les conséquences délétères de réformes menées à marche forcée, sans tenir compte des réalités de terrain relayées par les élus du personnel.

Nous avons organisé des heures d’information syndicale dans les établissements où nos adhérents nous ont signalé un climat scolaire dégradé, avec des conflits récurrents avec la direction. Nous avons suivi et soutenu individuellement des collègues en souffrance à cause d’une gouvernance au mieux maladroite au pire malveillante.

Certains collègues, dont la santé est précaire, ne reçoivent pas du rectorat le soutien qu’ils peuvent espérer et les aménagements auxquels ils ont droit.

L’organisation de plusieurs enquêtes est une étape nécessaire mais ne pourra pas suffire : aux côtés des autres organisations syndicales, le Sgen-CFDT Auvergne soutiendra toutes les initiatives pour obtenir du rectorat de Clermont-Ferrand des mesures concrètes pour:

  • prévenir l’épuisement des personnels,
  • renforcer la médecine de prévention,
  • améliorer la qualité de vie au travail, en particulier dans la prévention, l’alerte et la protection contre les risques psycho-sociaux.

Une marche blanche en mémoire de notre collègue est organisée samedi 12 octobre à Clermont-Ferrand, avec un départ place de Jaude à 10h puis un parcours jusqu’au rectorat.