Handicap et CHSCTA : 3 questions à Sophie Préioni, élue Sgen-CFDT

Handicap et travail. Dans le cadre d'un dossier consacré à la question de l'intégration professionnelle des personnes en situation de handicap, le Sgen-CFDT donne la parole aux militantes et militants engagés dans l'accompagnement et la défense des collègues.

handicapSecrétaire du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail académique (CHSCTA) de Dijon, Sophie Préioni est enseignante d’éducation physique et sportive en collège.

Cet entretien a paru dans le no 282 – Novembre-décembre 2021 de Profession Éducation, le magazine du Sgen-CFDT.

Quelles ont été les actions menées sur la santé dans ton académie ?

Dans le contexte sanitaire dû à la Covid, nous avons privilégié des actions de prévention pour obtenir des amplificateurs de voix et des allègements de service, car il est plus facile de prévenir que de soigner une fois la santé altérée. Dans ces deux cas, les préconisations permettraient d’éviter des arrêts de travail. Mais, en étudiant les observations portées dans le registre de santé et de sécurité au travail (RSST) et l’enquête menée par le syndicat, nous avons constaté que les préconisations n’étaient pas toujours respectées par l’administration.

les préconisations permettraient d’éviter des arrêts de travail.

Quel est ton regard sur la santé au travail des personnels porteurs de handicap ?

Nous manquons de médecins de prévention, de budget et de maintenance pour les aménagements de postes, et nous n’arrivons pas à savoir comment sont attribués les allègements. Il faut parfois menacer, voire aller au tribunal administratif pour faire appliquer ces préconisations. L’administration nous oppose que les moyens doivent aller d’abord au bien-être des élèves.
Nous martelons que les personnels doivent être bien dans leur travail pour pouvoir s’occuper des élèves. Le sujet de la prévention n’intéresse pas notre hiérarchie, contrairement au secteur privé où les arrêts de travail sont payés par l’employeur, lequel voit bien où est son intérêt.

Le sujet de la prévention n’intéresse pas notre hiérarchie

Pour faire avancer les dossiers, nous nous appuyons sur l’inspectrice santé et sécurité au travail, le conseiller de prévention académique, le médecin de prévention. Dans nos groupes de travail, nous invitons les chefs de service pour les sensibiliser aussi.

Quels conseils donner aux collègues dont le dossier « n’avance pas » ?

L’article L4121-1 du Code du travail précise que l’employeur doit prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». Les collègues qui bénéficient de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), et qui ont droit à des allègements ou des aménagements doivent utiliser cette disposition.

Surtout, il ne faut pas rester seul. Au syndicat, nous faisons des courriers pour rappeler à la hiérarchie ses obligations et nous conseillons aux agents de faire un signalement sur le RSST, et, dans les cas graves, sur le registre des dangers graves et imminents (RDGI). Là, l’administration est dans l’obligation de bouger.