Après l’émotion, le courage d’agir

Après l’assassinat de notre collègue Samuel Paty, le SGEN-CFDT Auvergne souhaite rappeler son opposition farouche à toute forme de violence et de fanatisme.

Lundi 2 novembre le SGEN-CFDT Auvergne rendra hommage à tous les enseignant.e.s qui, comme Samuel Paty, s’engagent au quotidien pour donner à leurs élèves les moyens de penser par eux-mêmes. L’acquisition d’un esprit critique permet de forger ses propres jugements, ses propres opinions, en s’appuyant sur la raison et l’argumentation, sans se laisser influencer par autrui ou impressionner par les arguments d’autorité. Seul l’esprit critique donne la capacité de résister à la séduction de la propagande de telle ou telle idéologie.

Dans la France de 2020, l’islamisme est un adversaire redoutable pour la cohésion de notre société. L’islamisme n’est pas une religion. L’islamisme est une idéologie visant à imposer un islam radical en tant qu’ordre social et politique. Les premières victimes sont à rechercher parmi l’immense majorité de nos concitoyens musulmans. C’est d’abord à eux que les islamistes veulent imposer leur idéologie. Au sein de l’Islam de France, des voix puissantes se sont élevés depuis l’assassinat de Samuel Paty. Nous y voyons un signe d’espérance républicaine, une opportunité historique. Mais combattre l’islamisme n’est pas le fardeau des seuls musulmans de France. C’est un impératif moral et politique pour tous les républicain.e.s.

Ainsi, le SGEN-CFDT Auvergne appelle le gouvernement et le parlement à :

  1. mettre en place des règles légales encadrant la prise de parole anonyme dans l’espace numérique, et à assurer les moyens financiers de leur application, afin d’engager la responsabilité pénale des entreprises gérant des réseaux sociaux dans la lutte contre le cyber-harcèlement et la haine en ligne.
  2. renforcer la protection apportée par les ministères de l’Education Nationale et de l’Enseignement supérieur à leurs agents, et notamment aux enseignants de tous niveaux, face à toute remise en cause de leurs autorité et compétences. En particulier, l’enseignement moral et civique et les enseignements de tous les sujets socialement sensibles doivent faire l’objet de formations renforcées et d’un soutien sans faille de la hiérarchie. Il faut rompre avec la politique du silence qui a trop longtemps entouré les atteintes faites au personnel.
  3. renforcer les moyens pour l’éducation, la police, la justice, la santé publique. En particulier les domaines de la psychologie et de la psychiatrie publiques doivent enfin bénéficier d’un plan d’urgence, massif et profond, afin d’assurer les conditions d’un bien-être à tous nos concitoyens, qu’ils soient enfants, adolescents ou adultes.

Sans des services publics puissants, protecteurs et présents sur tous les territoires, les valeurs républicaines sonneront creux et seront l’objet d’attaques incessantes.

« Je n’ai jamais séparé la République de l’idée de justice sociale, sans laquelle elle n’est qu’un mot ». Jean Jaurès.

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