La rentrée dans l’Education Nationale est bien amère après les décisions de cet été et les annonces plus récentes.
Dans les écoles …
Dans le premier degré, c’est le retour à la semaine de quatre jours annoncée brutalement le 28 juin. Dans notre académie, les communes sont en majorité revenues à la semaine de 4 jours, mais dans les communes plus importantes dans lesquelles du personnel a été recruté pour assurer les TAP, la décision est repoussée.
Il n’y a aucune évaluation du bien-fondé de la semaine de 4,5 jours alors que de nombreuses études mettent en avant ses avantages contrairement aux affirmations du ministre.
Des évaluations en CP (combien depuis 30 ans que nous avons vu apparaître puis disparaître) annoncées sans débat ni conseil sur simple décision ministérielle ! De plus elles portent en partie sur des notions et des supports qui ne sont pas abordées en grande section ! Mais… rétropédalage face que scepticisme ambiant.
Enfin, la suppression des emplois aidés notamment pour la direction d’école fragilise le fonctionnement des écoles.
Dans les collèges …
Au collège c’est aussi la vision conservatrice qui domine. Le détricotage de la réforme des collèges permettra d’enterrer les EPI et l’accompagnement personnalisé alors que le travail coopératif démontre tout son intérêt aussi bien pour les enseignants que pour les élèves.
Nous pouvons également être inquiet sur l’avenir du socle commun qui sera sans doute dénoncé comme trop pédago ou/et égalitariste !
Dans les programmes scolaires ?
Et maintenant c’est au tour des programmes du premier degré et du collège d’être sur la sellette. Le ministre affirme que ceux-ci ne seront pas remaniés mais revenir aux vieilles lunes conservatrices, ça oui ! Haro sur la méthode globale (alors que les collègues affirment qu’elle est toujours combinée avec les autres méthodes), le prédicat, l’enseignement de la littérature et de l’histoire.
Il faut revenir à des valeurs « sûres » qui n’ont pas fait leurs preuves telles l’enseignement chronologique de la littérature et de l’histoire.
Mais comme nous sommes avec ce ministre dans une démarche idéologique, faisons fi du travail du Conseil Supérieur des Programmes. Peu importe que les nouveaux programmes, bien accueillis par la communauté éducative, soient le fruit d’un important travail des universitaires, chercheurs, parlementaires et membres du CESE et qu’ils aient été approuvés à une très large majorité au CSE. Le malaise est tel que Michel Lussault, président du CSP vient de démissionner et on peut dire que sa démission est raillée par le ministre.
Les personnels des trois fonctions publiques sont atteints dans leur carrière et leur rémunération.
Les personnels de l’Education Nationale sont touchés par ces revirements alors que la majorité d’entre eux s’investit sans compter. Quelle reconnaissance ?
Quelle reconnaissance et quel avenir pour les personnels en contrat aidé qui sont « jetés » sans solution et sans formation.
Quelle reconnaissance pour les personnels des fonctions publiques ? Gel de la valeur du point d’indice, rétablissement du jour de carence, remise en cause du calendrier PPCR, hausse de la CSG sans gain de pouvoir d’achat, prévisions de suppression de postes (120 000) : voici une cascade d’annonces qui met les fonctionnaires à mal.
Rappelons l’engagement fait aux agent-e-s public-que-s par Emmanuel Macron pendant sa campagne « J’augmenterai votre pouvoir d’achat, comme celui des salariés des entreprises : vous paierez moins de cotisations et votre salaire net sera augmenté d’autant »
Heureusement on a le droit de rire. Mais nous serons aussi dans le rue et en grève pour manifester notre mécontentement et notre écœurement.
Michelle Raufast-Benbakkar