GT RCD, ce que la CFDT a porté!

La CFDT Education a obtenu un groupe de travail sur le sujet du remplacement de courte durée, l'occasion pour nous de rappeler notre expertise et l'importance du dialogue social.

A l’issue de notre rencontre du mois d’avril avec Mme la Ministre de l’Education Nationale, la CFDT a demandé et obtenu un groupe de travail sur l’épineux sujet du RCD (Remplacement de courte durée).

La direction générale  des ressources humaines (DGRH) a réuni les organisations syndicales le vendredi 6 juin.

L’occasion pour la CFDT Education Formation Recherche Publiques de rappeler un certain nombre de principes fondamentaux pour éviter les erreurs de gouvernance de ces derniers mois.

Si bien sûr nous partageons l’objectif de réduire le nombre d’heures de cours perdues par les élèves, il paraît essentiel de rétablir certaines vérités que le ministère semble oublier.

D’abord les enseignants ne sont pas  une profession plus absente que les autres bien au contraire. Il parait nécessaire de le rappeler tant les fausses rumeurs sont propagées, parfois même au plus haut niveau de l’Etat.

Ensuite « l’obsession » du RCD a été  attisée par la vision erronée du chef de l’État tendant à considérer que l’Éducation est un domaine réservé présidentiel. Cette façon de concevoir le pilotage du système éducatif conduit à enrayer les dynamiques vertueuses qui peuvent être construites dans les établissements scolaires.

Un diagnostic à partager

Le chiffre de 15 millions d’heures perdues a été un temps sorti du chapeau médiatique sans que l’on sache précisément à quoi il correspond. Est ce que cela représente 5%, 10%, 15 % des heures perdues? Le ministère est bien en peine de pouvoir le dire.

Sans consulter les organisations syndicales le ministère a voulu mettre en œuvre le mantra présidentiel et a fixé des objectifs inatteignables :  40% des heures remplacées cette année et 100 % en 2025-26.

Résultat un pilotage par la donnée qui ne tient pas compte de la validation scientifique de ce qui peut être remonté et surtout qui met sous pression des collectifs de travail qui n’ont pas besoin de cela pour travailler.

Tous les établissements ne fonctionnent pas avec le logiciel pronote et pour certains collègues le travail de remontée des données occasionne un surcroît de travail impossible à absorber avec des équipes incomplètes.

D’autre part la CFDT  Éducation a pu rappeler que les dotations pacte qui permettent de rémunérer le travail supplémentaire des enseignants sont acceptées sur la base du volontariat par les enseignants. Le dispositif, auquel la CFDT Éducation était opposé n’a pas trouvé partout son public.

L’arbre qui cache la forêtRCD

Le RCD est surtout l’arbre qui cache la forêt du remplacement de longue durée (RLD). En effet, dans de nombreux établissements il y a au moins un ou plusieurs enseignants absents pour une durée de plus de 15 jours. Il n’est pas rare que ces absences durent plusieurs mois sans trouver de remplacement. A l’interne les équipes de direction qui font face au désarroi des élèves et à la colère des parents essayent de pallier cette désorganisation.

Les absences longues sont un des indicateurs de la crise d’attractivité que traverse le système éducatif français comme celui des ses voisins européens d’ailleurs. La CFDT Éducation a pu rappeler que les réponses sont à la fois salariales et organisationnelles. Les enseignants français sont parmi les moins rémunérés de l’OCDE et leurs conditions de travail s’alourdissent et se dégradent d’année en année.

Les dommages collatéraux à un pilotage défaillant

Globalement le dispositif de formation continue à destination des personnels a été affaibli et il devient inadapté aux besoins des équipes. Les formations sont de plus en plus organisées le mercredi après-midi. Cela pénalise majoritairement les femmes qui ont souvent la charge familiale.

La confiance de certains chefs d’établissements est  altérée dans certaines académies ou le RCD a été un outil d’évaluation de certains collègues.

Enfin, l’absence de souplesse dans les modes de rémunération conduit à affaiblir l’efficience du dispositif. Certains enseignants acceptent depuis des années d’effectuer des remplacements à condition d’être rémunéré en HSE. Malheureusement cette modalité de paiement disparait dans pratiquement toutes les académies

Heureusement la CFDT a réussi à faire entendre raison au ministère pour conduire une politique qui puisse porter ses fruits en respectant les acteurs les plus près du terrain, à savoir les personnels de direction.

La DGRH s’est engagée à conduire un dialogue social plus resserré et à communiquer des données qui soient construites avec les acteurs.

La CFDT Éducation continuera de porter votre voix pour construire l’indispensable modernisation de la gouvernance de notre système éducatif. Dans le contexte budgétaire qui est le nôtre plus nous serons nombreux plus nous serons forts. Rejoignez nous !